Perché en haut d’une échelle, un homme s’active. Décorations et ours en peluche commencent à orner la façade du Lézard, à Pontarlier. « On participe au concours de la plus belle vitrine de Noël », explique Isabelle Devillers, responsable de la maroquinerie. Ce concours, organisé par l’association Commerce Pontarlier Centre (CPC) et la Ville de Pontarlier, fait partie des nombreuses animations à retrouver lors du marché de Noël du 6 au 24 décembre. Un événement attendu par les commerçants. « Le marché a un impact positif. Les gens viennent se balader. Il y a aussi la parade, la patinoire, qui ramènent beaucoup de monde. Le public passe devant les vitrines, découvre les commerces. Tout cela suscite l’achat », détaille Aurélien Salvi, vice-président de la CPC.
« Décembre représente un tiers de mon chiffre d’affaires, donc il ne faut pas se rater. Le marché de Noël fait venir en ville des gens qui, d’habitude, ne se déplacent pas », poursuit Isabelle Devillers. Cette année, la Ville a décidé d’accorder deux jours supplémentaires à l’agenda habituel, sans augmenter le tarif des emplacements. De quoi permettre aux commerçants de bénéficier de trois week-ends complets pour exposer leurs vitrines « Avoir le premier dimanche d’ouvert, ce sera encore mieux », acquiesce la gérante du Lézard.
Des commerçants tributaires de la météo…
Fabrice Invernizzi, responsable du bar l’Atelier, est un habitué du marché de Noël. « Cette année, on aura deux chalets : l’un pour les boissons, l’autre pour la restauration, avec un chapiteau entre les deux pour accueillir les gens sur place. Je ferme donc l’Atelier pendant trois semaines pour amener tout le personnel place Saint-Bénigne. Habituellement, c’est mon plus gros mois de l’année, avec notamment tous les repas d’entreprise. Je dois dire non à tout cela, mais je suis toujours enthousiaste. Le marché de Noël, j’adore ça ».
Une petite prise de risque donc, d’autant plus que les commerçants restent tributaires de la météo. « J’espère que ce sera moins pire que l’année dernière. Malgré le temps, on a quand même eu du monde. Les gens jouent toujours le jeu », rassure Fabrice. Et ce n’est pas Christophe Edme qui dira le contraire. « En 2023, on a bien travaillé, on a eu du monde, malgré la météo », confie le gérant du Café Pontissalien. « Ce sont trois semaines lourdes qui demandent une gestion supplémentaire, mais à la fin, on se dit que ça valait le coup », poursuit-il.
… et du pouvoir d’achat
Si la météo reste l’un des critères les plus importants pour un marché de Noël réussi, un autre est également essentiel : celui du pouvoir d’achat. « On voit que les gens dépensent moins, restent moins longtemps également », explique Christophe Edme. La gérante de la maroquinerie le Lézard a elle aussi constaté une baisse du pouvoir d’achat des clients. « Ils attendent les promotions », assure-t-elle. De son côté, Fabrice Invernizzi est optimiste : « Je trouve que la buvette et la restauration restent le dernier petit plaisir. On essaie de ne pas changer les prix ». Des petits plaisirs auxquels les commerçants espèrent que les gens s’accorderont, grâce à la magie du marché de Noël.