44 700 salariés dans la filière fin 2018
Selon les données de l’INSEE et de la DREETS, la filière automobile employait fin 2018, 44 700 salariés, soit 4,9% de l’emploi régional (hors intérim). Ces emplois sont répartis dans la région dans 392 établissements dont 14 établissements de constructeurs employant à eux seuls 11 950 salariés. L’implantation historique de Peugeot dans le Nord Franche-Comté, a fortement concentré les entreprises du secteur et l’emploi autour de Sochaux. Pourtant, la filière est présente sur une grande partie du territoire régional, certains établissements ayant un poids essentiel dans l’économie locale, en particulier dans la fabrication des moteurs thermiques. L’INSEE a constaté depuis 2015 une stabilité de l’emploi, s’accompagnant d’une mutation des postes. La baisse importante chez les constructeurs automobiles a été compensée par une hausse de l’emploi chez les équipementiers.
Fin des véhicules thermiques en 2035
C’est-à-dire demain…. ! La Commission européenne a validé en juillet 2021 le « paquet climat » visant à réduire les émissions de CO² des voitures neuves de 100% en 2035. A compter de cette date, ne pourront être vendus dans les 27 pays de l’Union Européenne que des véhicules à moteur électrique.
Au Pôle « véhicules du futur » situé à Etupes (25), la question de l’emploi est au cœur des préoccupations. « La fabrication de moteurs électriques nécessite 7 fois moins de main d’œuvre que dans la construction de moteurs thermiques » soulignait en 2021 Ludovic Party, son directeur des programmes innovation.
En 2022, le marché des véhicules électriques en France dépasse à peine 10% des commandes de véhicules neufs. Et ce marché est confronté à de nombreux défis.
Défi social : « La transition écologique dans l’automobile doit se faire avec les industriels et pas contre eux » est un constat partagé par les organisations syndicales et professionnelles. Ce sont des centaines d’emplois qui sont menacés dans le pays de Montbéliard et en Franche-Comté si la formation des futurs métiers en lien avec l’électrique n’est pas menée dès maintenant.
Défi économique : Beaucoup de sous-traitants (usinage, décolletage, plasturgie, traitement de surface…) ne fabriquent qu’une seule pièce pour les véhicules thermiques. Comment ces centaines de PME et TPE pourront elles investir dans le virage de l’électrique, voire de l’hydrogène ? Et c’est toute la chaîne qui sera impactée. Un véhicule électrique nécessite moins d’entretien qu’une voiture thermique. Que deviendront les garagistes qui sont souvent des acteurs importants des économies de proximité ? Que deviendront les jeunes mécaniciens formés au « ronronnement » des moteurs thermiques ?
Défi d’équipement : Le nombre de bornes de recharge électrique est loin des 100 000 prévus fin 2021. Christian Gérondeau (il fut le premier délégué à la sécurité routière en 1973) fin connaisseur de la filière automobile, étrille le GIEC dans son dernier ouvrage « les douze mensonges du GIEC » révélant les impostures de l’organisme dépendant de l’ONU. Christian Gérondeau avance l’hypothèse « si le parc automobile était 100% électrique, il faudrait 5 000 bornes de recharge par aire d’autoroute sur l’axe Paris-Marseille pour alimenter les voitures électriques lors des grands chassés-croisés de l’été ». L’excès du propos fait toutefois prendre conscience de l’ampleur du problème (sauf à interdire la circulation automobile individuelle… !)
C’est donc toute la filière automobile qui va devoir se convertir sans savoir quel avenir les gouvernements vont lui concocter. Les constructeurs avancent dans le flou et investissent des milliards d’euros dans les unités de production de batteries électriques. Les services de Recherche & Développement imaginent de nouvelles solutions (batteries intégrées dans les châssis des voitures…).
Selon Christian Gérondeau, l’Union Européenne produit 1/10 000ème des émissions de CO² de la planète. Faut-il « jeter la voiture thermique avec le gasoil » ? Les ingénieurs et chercheurs ont un talent fou pour trouver les solutions d’avenir protégeant la planète des excès de l’activité humaine tout en préservant la croissance économique et le bien-vivre de ses habitants. En tout cas, en Franche-Comté, la décennie qui vient s’annonce difficile pour une grande partie de ses habitants.