Le plan de continuation a été validé par le Tribunal de commerce de Bordeaux. Rien n’était simple ! D’une part, le Groupe Galeries Lafayette n’imaginait pas une liquidation judiciaire des magasins sous contrat d’affiliation, au risque de perdre plus de 30 millions d’euros, sans parler de l’atteinte à l’image de marque du groupe. De son côté, Michel Ohayon, au travers d’autres sociétés, est propriétaire des murs de ces magasins. Leur fermeture aurait sonné le glas de tout le château de cartes du sulfureux homme d’affaires.
Un plan de continuation âprement négocié
L’enseigne « Galeries Lafayette », principal créancier de « Hermione Poeple & Brand » accepte d’abandonner 70% de ses créances et d’échelonner le solde sur 10 ans. Michel Ohayon va également réduire le montant des loyers des magasins. Enfin, la croissance est largement revue à la baisse à +4%. L’enseigne « Galeries Lafayette » réduit également ses prétentions sur les royalties pour l’usage de la marque à hauteur de 3,5%.
Les 1 000 salariés concernés sont soulagés à court terme mais vigilants sur la pérennité
Le plan prévoit un investissement de 9 millions d’euros pour rénover et moderniser les 26 magasins, dont 3,5 millions dès cette année. A ce jour, pas un euro n’a été mis concrètement sur la table, ce qui n’est pas pour rassurer Muriel Scanzin, déléguée centrale CFDT pour les enseignes de province et Laurence Rufols, déléguée régionale CFDT et salariée du magasin de Belfort.
Si le groupe Galeries Lafayette entend poursuivre ses livraisons, qu’en sera-t-il de certaines marques présentes en « corner » dans les magasins de province ?
Les Maires de Besançon et Belfort attentifs à l’avenir de ces magasins emblématiques
Dans un communiqué, Anne Vignot et Damien Meslot ont salué « une excellente nouvelle qui signifie le maintien de l’emploi pour les salariés de Besançon et de Belfort ». Les édiles rappellent que la situation reste fragile, aucun investissement structurant n’ayant été réalisé depuis de nombreuses années. Ils soulignent que les collectivités ont la main en matière d’aménagement commercial, une façon de se positionner sur l’éventuel achat des murs si le groupe financier de Michel Ohayon devait exploser en vol, dans le cadre des procédures pénales en cours engagées par le Parquet de Bordeaux.
Le commerce de centre-ville en réflexion
Anne Vignot souhaite renforcer l’attractivité commerciale du cœur de Besançon…un vœu pieux ? Face à la concurrence de plus en plus efficace des plateformes internet, à la vente de seconde main et tous les circuits parallèles, les magasins indépendants vivent difficilement. Il faudra peut-être que les commerçants, les aménageurs, les collectivités s’interrogent sur l’avenir de l’animation du centre-ville. Il faudra de l’imagination, des investissements lourds pour redonner aux cœurs de ville un rôle commercial et aussi de lien social.