Tramway et investissements à l’ordre du jour du conseil communautaire de Grand Besançon

La séance du 29 juin 2023 commençait mal. Jean-Paul Michaud, Maire de Thoraise et Président du SCoT Besançon-Cœur Franche Comté a quitté la séance en compagnie de Benoît Vuillemin, autre vice-président de la communauté urbaine

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photo d'illustration ©YQ
Une colère légitime

Le Maire de Thoraise a interpellé ses collègues membres de l’exécutif du SCoT sur leur absence aux réunions où doivent être décidées l’avenir du grand territoire bisontin en matière d’urbanisme et de mobilités. Certains travaux ne réunissent pas le quorum empêchant toute décision. « Je préviens l’ensemble des élus. Si le SCoT n’est pas en mesure de définir la politique d’urbanisme de l’agglomération et du Val Marnaysien, tous les grands projets et les permis de construire ne pourront plus être engagés ou validés. C’est l’avenir du territoire qui est en jeu ». En effet, en 2025, le SCoT deviendra le document de référence opposable au PLUI. Jean-Paul Michaud a donc poursuivi en demandant le report d’un dossier à l’ordre du jour du Conseil, en lien avec les décisions du SCoT. Considérant que la Présidente refusait de sursoir à l’examen de ce dossier, Jean-Paul Michaud et Benoît Vuillemin ont décidé de quitter la séance.

Actualisation du Plan Pluriannuel d’Investissement (PPIF)

Chaque année, la Décision Modificative n°1 doit tenir compte de l’avancée des projets d’investissement et se caler au plus près de leur réalisation effective.

Une nouvelle enveloppe de 1 million d’euros par an, soit 4,5 millions pour la période 2023-2027, a été votée. Elle est destinée au financement des équipements communaux sur le bassin de vie de Grand Besançon Métropole. 500 K€ sont débloqués sur l’année 2023 pour la réalisation d’équipements au plus près des besoins des habitants.

Le Plan local de l’Habitat est renforcé à hauteur de 6 millions d’euros pour accélérer la rénovation énergétique du parc public et privé du territoire.

Le développement des énergies renouvelables passe enfin par un grand programme d’ombrières sur les parkings. Une première enveloppe de 600 K€ est affectée à ce programme dès 2023.

Ce sont donc 518 millions d’euros qui sont engagés par le plan pluriannuel d’investissements sur la période 2023-2027.

Améliorer la capacité des lignes de tramway

Trois secteurs connaissent une montée en charge importante depuis le lancement des lignes de tram en 2014.

Des Hauts-de-Chazal vers le centre-ville, les deux lignes sont surchargées aux heures de pointe avec une capacité de transport insuffisante.

Le secteur de la Gare Viotte, ses 200 logements et plus de 1000 emplois, le pôle multimodal ont provoqués une augmentation de plus de 58% du nombre de voyages sur une ligne courte avec peu de stations.

Du Parc Micaud à Chalezeule, la longueur de la ligne rend difficile le respect strict des cadencements. Leur faible fréquence dégrade l’attractivité d’une ligne par ailleurs dimensionnée par « l’ex nouveau écoquartier des Vaîtes ».

L’achat de nouvelles rames longues (opérationnelles en 2025) permettra d’augmenter la fréquence des deux lignes de tram. Le conseil communautaire avait à se prononcer sur la création d’un 4ème terminus à hauteur du quartier Brûlard. Cette solution a pour objectif d’augmenter le cadencement sur les tronçons surchargés et d’améliorer l’attractivité et la capacité sur le centre-ville et le secteur Est (Chalezeule). Ainsi, la ligne la plus chargée (Viotte – Hauts du Chazal) aurait une fréquence toutes les 5 minutes  et Brûlard – Chalezeule passerait de 12 à 8’. Le tronc commun du centre-ville verrait sa fréquence améliorer de 6 à 4 minutes.

Le conseil communautaire a validé cette modification entraînant une étude de maîtrise d’œuvre estimée à 400 K€. D’ici fin 2023, 2024, le résultat de l’étude permettra d’enclencher les travaux d’aménagement du nouveau terminus.

La RN 57, invitée permanente au conseil communautaire

Comme chaque mois, Ludovic Fagaut a interpellé la Présidente de GBM sur « son absence de volonté politique à accélérer le dossier du contournement de Besançon ». Comme chaque mois, Anne Vignot a botté en touche, confiant à Yves Guyen, vice-président en charge des infrastructures, de noyer le poisson.  Il semble toutefois que la négociation sur le CPER entre le Préfet de Région et la Présidente du Conseil Régional de BFC, aboutisse à la validation de l’enveloppe de financement d’une infrastructure indispensable au développement économique de l’agglomération bisontine et au-delà à l’intérêt économique et touristique de tout le département du Doubs. Réponse définitive…dans quelques jours !

Le compte administratif 2022 de la métropole a été voté à l’unanimité.

Pour l’actualisation du Plan Pluriannuel de financement, l’opposition bisontine s’est abstenue, Ludovic Fagaut faisant part de son étonnement sur le faible taux de réalisation des projets par rapport aux objectifs.

Il aura fallu attendre 23h15 pour que l’ensemble des rapports soient soumis au vote des conseillers communautaires. A coup d’acronymes et de sigles de toutes sortes, pas sûr que la démocratie y trouve son compte.

Yves Quemeneur