Région. Trois ans après l’invasion russe, l’indéfectible soutien bisontin pour l’Ukraine

Créées quelques jours après l’envahissement russe en février 2022, les associations UKRaide et Les Convois Solidaires poursuivent sans relâche leurs actions pour soutenir la population et les hôpitaux ukrainiens face aux besoins toujours plus importants.

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Mercredi 19 février, Patrice Gayet, président de l'association UKRaide, recevait des mains de la Présidente du Département Christine Bouquin, les clés d’un véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) offert par le SDIS25. Ce don partira pour le front dans quelques jours. Photo SDIS25.

Ni le temps, ni l’actualité n’arrêtent Patrice Gayet et la centaine de membres actifs d’UKRaide. Ce mercredi 19 février, le président de l’association récupère un don encore plus symbolique : après avoir remplacé sept véhicules, le Service départemental d’incendie et de secours du Doubs (SDIS25), sous l’impulsion de la présidente du Département Christine Bouquin, a remis les clés d’un véhicule de secours et d’assistance aux victimes (VSAV) réformé pour les pompiers mais encore en pleine forme pour partir au front. L’engin rejoindra le Centre de Soins Médicaux d’Urgence et de Médecine de Catastrophe de Kharkiv dans les prochains jours. « Il est donné avec tout le matériel que contient un VSAV afin d’être opérationnel dès son arrivée à Kharkiv pour venir en aide à la population. », précise le SDIS.25. Un soutien essentiel pour Patrice Gayet. « Le centre qui va recevoir ce véhicule a déjà perdu 14 engins, complètement détruits. On a transmis un peu plus de 500 tonnes de matériel en trois ans dans les hôpitaux ukrainiens. », explique le chirurgien vasculaire, également membre de Médecins Sans Frontières. Une solidarité conséquente avec 40 semi-remorques envoyés depuis le 1er mars 2022, date du premier voyage de l’association.

La solidarité bisontine en faveur de l’Ukraine a diminué depuis un an, comme partout en France. Pour le bénévole, la relégation au second voire troisième rang de l’actualité internationale depuis plus d’un an, en est l’une des raisons. « C’est plus difficile de mobiliser, on est passé de deux à un convoi par mois. Néanmoins, on trouve toujours des donateurs grâce à nos contacts », poursuit Patrice Gayet. Leurs soutiens viennent de Franche-Comté et parfois même de Bourgogne. Tout est stocké dans un lieu tenu secret à Besançon, partagé avec Les Convois Solidaires, l’autre association bisontine créée au lendemain de l’invasion russe.

 

Parmi les actions menées par Les Convois Solidaires, la confection de filets de camouflage, envoyés directement au front. Photo DR/Les Convois Solidaires.

 

Une aide complémentaire

Avec un rayon de donateurs sur tout l’Hexagone, dépassant même les frontières françaises Les Convois Solidaires et UKRaide se complètent. « J’ai reçu un don de 530 €, hier. Ça nous permet d’acheter le matériel dont ils ont besoin. Bien sûr le secteur de la santé demeure la priorité, mais on apporte tout type d’aide. Nous avons fait de la formation de drones en milieu confinés pour la sécurité civile Ukrainienne, livré une ambulance, un bus médical, récupéré 15 générateurs… », retrace Daniel Federspiel, président de l’association. « Là-bas, ils n’ont qu’une phrase en tête : ne nous oubliez pas. » Parmi la soixantaine d’adhérents mobilisés par cette seconde association, plusieurs Ukrainiens réfugiés en France souhaitent rester « acteurs » de cette guerre, en soutien à leurs proches rester au pays. « On fabrique des filets de camouflage, le 8 mars nous allons couler des bougies pour les tranchées. Avec nos actions, ils retrouvent un engagement. », poursuit le président des Convois Solidaires.

Les récentes interventions du Président américain Donald Trump et son administration sur la guerre en Ukraine ont remis le conflit au centre de l’échiquier politique internationale. « Si comme il le dit, il parvient à mettre fin à tout ça, nous continuerons nos actions », prévient Patrice Gayet. « On reste apolitique en s’occupant des gens sous les bombes. Maintenant, on espère tous que la guerre s’arrête au plus vite pour une paix durable. Il y a tellement de besoins. Au niveau de la santé, l’Ukraine a pris 40 ans de retard. On distribue encore la soupe dans les couloirs des hôpitaux, les salles d’opérations ressemblent à ce que nous avions en France dans les années 80, au niveau du matériel, de la stérilisation, du circuit du patient… 500 hôpitaux ukrainiens ont été bombardés, c’est catastrophique. »

Même constat pour Les Convois Solidaires, déjà mobilisés pour d’autres catastrophes dans le monde ces dernières années, comme le séisme au Maroc en 2023. En attendant, les deux associations multiplient les rendez-vous pour récolter des dons financiers ; conférence, débat, soirées… Les 21 et 22 février, trois concerts sont programmés à la salle polyvalente de Fontain par l’association UKRaide. L’entrée est à 10 €. Les Convois Solidaires préparent une exposition de Jacky Lebas du 1er au 6 avril et une seconde avec les clichés de Jérôme Barbosa, à l’ancienne poste. Un moyen de sensibiliser le public aussi, aux réalités de la guerre. « Après avoir vu 30 tableaux de maisons massacrées, des mères de famille obligées d’aller chercher de l’eau au puit, vous prenez tout de suite conscience de l’horreur vécue ».

Pour soutenir l’association Ukraide rendez-vous sur : https://www.ukraide.fr.
Pour soutenir l’association Les Convois Solidaires, contactez l’association par mail : contact@les-convois-solidaires.org