Université de Franche-Comté 6 siècles de rayonnement

L’une des plus anciennes universités de France va consacrer l’année 2023 à rendre hommage à son riche passé en se tournant résolument vers l’avenir.

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Fondée à Dole en 1423, l’université de Franche-Comté s’est constamment développée

Autorisée par le pape Martin V, l’université est créée officiellement le 21 juin 1423 par Philippe Le Bon Duc-Comte de Bourgogne. Elle se réclamait université des deux Bourgognes (la ducale actuellement Bourgogne et la comtale, l’actuelle Franche-Comté). Elle comprenait trois facultés : théologie, droit canon et droit civil, médecine. Sous le règne de Philippe Le Bon, le comté et Dole en particulier, connaît un véritable âge d’or. On retiendra toutefois que le Duc de Bourgogne à Dijon joua un rôle important dans la capture de Jeanne d’Arc et sa fin sur le bûcher de Rouen !

En 1691, Louis XIV, furieux de la résistance des dolois dans la conquête de la Franche-Comté, fait transférer l’université et la capitale régionale de Dole à Besançon.

Le XIXe siècle et l’essor de l’horlogerie, consacre l’université de Franche-Comté qui crée l’Observatoire astronomique, météorologique et chronométrique à la Bouloie. C’est avec Paris et Lyon les observatoires les plus anciens de France.

C’est ensuite Bernard Quemada qui crée en 1958 le Centre de Linguistique Appliquée. Ce centre d’excellence porte l’image de Besançon depuis 65 ans. Puis en 1967, sont créés les facultés de médecine, de pharmacie et de droit, complétées par les IUT (Instituts Universitaires de Technologie) de Besançon et Belfort. Entre 1991 et 2005, les campus sont développés sur 5 sites (Besançon, Belfort, Montbéliard,  Vesoul et Lons-le-Saunier). L’université, en perpétuelle transformation, se tourne résolument vers le XXIe siècle.

600 ans d’histoires pour une université du XXIe siècle
Macha Woronoff Présidente et Hugues Daussy Vice-président de l’Université de Franche-Comté lors de la présentation du lancement du 600ème anniversaire de l’Université ©FH

Cet anniversaire va mettre en lumière son riche passé, son évolution et les personnalités les plus emblématiques de son histoire. Dans une société en pleine mutation, l’Université de Franche-Comté veut ancrer son avenir sur les richesses du passé. Elle entend remettre les valeurs universelles au cœur des préoccupations.

La transformation actuelle du campus de la Bouloie à Besançon va permettre de répondre aux enjeux des transitions énergétiques et environnementales, à devenir le terrain de jeux des innovations les plus importantes. Comme le souligne Macha Woronoff, la Présidente de l’Université de Franche-Comté « c’est en rendant hommage au riche passé multiséculaire de notre université…que nous construirons notre avenir ensemble sur les grands principes humanistes qui ont dirigé le monde universitaire ».

L’université prévoit deux années de temps forts autour de colloques, cérémonies officielles, événements, un agenda riche et varié. Un livre historique « Trésor du savoir : six siècles d’histoire » sera édité, un site internet dédié aux 600 ans et un projet de recherche inédit vont ponctuer ces deux années.

Un anniversaire salué par l’ouverture d’une filière odontologie

26 étudiants ont fait en 2022 leur rentrée dans la filière d’odontologie. Cette formation va éviter la fuite des étudiants qui souhaitent devenir chirurgiens-dentistes vers les facultés de Nancy et de Strasbourg. Ils vont donc pouvoir suivre leur cursus à Besançon, une façon également de permettre une meilleure implantation de ces professionnels sur le territoire comtois. Aux côtés du CHU, l’université souhaite être accréditée pour le 2ème cycle qui comprend l’enseignement clinique pour amener les étudiants vers la 6ème année.

Une université de qualité

Les 25 000 étudiants de l’université de Franche-Comté se partagent en 5 domaines de formation. 48% se forment dans les métiers de la santé, les sciences et les technologies, 18% se destinent aux carrières du droit, de l’économie et de la gestion, 17% aux sciences humaines et sociales, 12% aux arts, lettres et langues étrangères et 5% aux activités physiques et sportives.

66% des étudiants sont originaires de l’académie de Besançon. Il reste un effort à entreprendre pour que la qualité des formations et la qualité de vie en Franche-Comté, attirent plus de jeunes étudiants issus d’autres régions et d’autres pays.

Le taux d’insertion professionnelle (à 30 mois après la fin des cursus) est de 91,6% au niveau des licences professionnelles et de 92,3% en Master : un taux de réussite excellent.

Les 600 ans marquent enfin des investissements importants pour une université tournée vers le futur : la modernisation importante du campus Bouloie-Temis  pour un budget de 80 millions d’euros mais également la rénovation du site de l’Arsenal (30 millions d’euros) qui recevra dans deux ans la faculté des Sciences du Langage, de l’Homme et de la Société et la Grande Bibliothèque sur le site de Saint Jacques, lieu de partage, de recherches sur plus de 9 000m² et d’une capacité de 1 700 places.

L’université de Franche-Comté ne craint pas la concurrence de sa voisine bourguignonne, bien au contraire. L’histoire a démontré l’excellence de ses formations, l’excellence des filières qu’elle propose. Elle est au cœur d’un écosystème qui place Besançon et la Franche-Comté territoire d’avenir.

Yves Quemeneur