Région. 1,2 tonne de CO² par voiture et par adulte en Bourgogne Franche-Comté

Les véhicules particuliers émettent l’équivalent de 1,2 tonne de CO² par adulte. L’étude menée par l’INSEE en 2021 "du réservoir à la roue" pose clairement les efforts à effectuer pour réduire l’empreinte carbone des véhicules dans la région.

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émissions de CO² véhicules particuliers en Bourgogne Franche Comté
De moins de 10 000 km/an dans les grands centres urbains et plus de 14 000 km/an dans la zone frontalière, l'usage de la voiture se concentre dans 25% aux déplacements domicile-travail ©INSEE BFC

Les déplacements des véhicules particuliers impactent fortement les émissions de GES. En 2021, les transports ont généré 32% des émissions globales de gaz à effet de serre dont la moitié imputables aux véhicules particuliers.

10 750 kilomètres parcourus en moyenne dans la région

Au-delà des politiques publiques visant à réduire l’usage des véhicules particuliers (mobilités douces, transports en commun, covoiturage, forfaits mobilité…), la baisse démographique en Bourgogne Franche-Comté, la diminution du nombre d’actifs et le vieillissement de la population sont structurellement favorables à la diminution des émissions de GES.

2,8 millions de tonnes de CO² pour 18 milliards de kilomètres

En Bourgogne Franche-Comté, au 1er janvier 2021, les particuliers détenaient 1 651 000 véhicules en circulation parcourant 17,8 milliards de kilomètres. 25% des déplacements correspondent à des trajets domicile-travail. Dans 75% des cas, les déplacements sont imposés par des achats, des visites ou des loisirs.

On roule plus en zone frontalière

Les objectifs sont louables mais difficile à atteindre sans offrir des alternatives ferroviaires pour les déplacements domicile-travail ©INSEE BFC

On l’a vu, les véhicules particuliers en Bourgogne Franche-Comté, parcourent en moyenne 10 750 km. Vue depuis Paris, la planification écologique voudrait réduire de 600 km la distance annuelle parcourue par véhicule. Au niveau de la région, cela représenterait trois semaines de déplacements domicile-travail pour chaque actif.

Les personnes résidant le long de la frontière suisse parcourent plus de km. Dans la communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, la moyenne est de 14 500 km/an et par personne. Les habitants des intercommunalités proches des grands centres urbains parcourent également plus de kilomètres du fait des trajets pendulaires. Dans les intercommunalités urbaines, l’existence de réseaux de transport en commun permet de limiter l’usage de la voiture. Encore faut-il que ces réseaux puissent desservir tous les pôles d’activité économique.

Dans l’ouest de la région (Yonne, Nièvre), les véhicules sont moins utilisés (moins de 10 000 km/an), la conséquence à une population plus importante de retraités se déplaçant moins et de déplacements domicile-travail limités du fait de la proximité entre résidence et travail.

766€ de carburant en moyenne par an et par adulte

La dépense dépend directement de la distance parcourue. Cette moyenne est de 520€ sur le territoire de Dijon Métropole et de 1 375€ dans les zones frontalières. En France métropolitaine, la dépense des ménages en carburant est estimée à 4% du budget. Si les retraités et les étudiants sont moins consommateurs de carburant, les ménages aisés y consacrent une part plus importante de leurs revenus.

Des émissions de GES différentes selon les territoires

Les 8 intercommunalités frontalières avec la Suisse concentrent les émissions de gaz à effet de serre les plus importantes. L’INSEE les estime à 1,9 tonne de CO² par adulte, du fait des distances plus importantes parcourues, notamment dans les déplacements domicile-travail. Les émissions sont toutefois atténuées du fait d’un parc automobile plus récent, lié à des ménages ayant un niveau de vie moyen plus aisé.

Les habitants des 48 EPCI « ruraux périurbains » possèdent 81 véhicules pour 100 habitants. 2,2% des actifs de ces territoires utilisent les transports en commun dans les déplacements domicile-travail. La moyenne d’émissions de GES s’établit autour de 1,5 tonne. Près d’un quart de la population vit dans l’une des 43 intercommunalités « majoritairement rurales ». Les adultes de ces territoires parcourent en moyenne une distance plus faible. Elles se concentrent plus à l’ouest de la région. Les émissions de CO² y sont plus faibles malgré un parc de véhicules plus ancien (et donc plus émetteur).

Dijon Métropole et Grand Besançon Métropole constituent les deux EPCI les plus peuplés de la région. Ils représentent 16,2% de la population mais seulement 12,1% des émissions de GES émis par les véhicules particuliers, soit moins d’une tonne de CO² par adulte. L’importance des réseaux de transport en commun explique cette bonne performance. Le nombre de véhicules par adulte y est également plus faible.

Billet d’humeur : Michel Neugnot devrait lire les études de l’INSEE

Le vice-président de la Région, grand ordonnateur des transports, a souvent des avis tranchés. Plus une commune a un niveau d’équipements de transports en commun faible, plus les émissions de GES et les distances parcourues par ses habitants, sont élevées.

D’où l’importance d’offrir des alternatives crédibles à l’usage de la voiture. Ce devrait être le cas notamment dans le cadencement des TER sur la ligne des Horlogers. Aucun frontalier n’utiliserait sa voiture personnelle pour relier La Chaux-de-Fonds depuis le Haut-Doubs s’il disposait d’une offre ferroviaire adaptée. Ce n’est pas aux entreprises d’adapter leurs horaires de travail aux horaires des TER, mais l’inverse. Ainsi, l’objectif de réduire sensiblement les émissions de GES serait atteint sans contrainte.

Yves Quemeneur