« Urgence sanitaire en 2020, urgence écologique en 2021, le temps de l’action est venu. En 2022, nous dépenserons 202 millions d’euros pour transformer la ville » a argumenté Anthony Poulin, l’adjoint chargé des finances.
Des grands projets pas très nouveaux
Anthony Poulin a de nouveau mis en avant les 60 millions d’euros qui « seront » dépensés sur la totalité du mandat pour la rénovation des écoles et des crèches. Ce budget important a suscité les questions d’une élue de l’opposition sur la rénovation ou la déconstruction de l’école Jean Zay aux Orchamps, une école dont la rénovation n’est pas à l’ordre du jour. La municipalité va également dépenser 500 000 euros de plus chaque année pour accueillir plus d’enfants dans les cantines scolaires. Besançon veut, par ailleurs, s’adapter au changement climatique et y consacre 1 million d’euros par an sur la durée du mandat.
« Les bisontins doivent grandir et être heureux dans une ville solidaire attentive à son environnement » précise l’élu, notant au passage l’importance d’expliquer le budget aux personnes ayant de difficultés à lire ou à comprendre les propos techniques. Le document budgétaire a ainsi été rédigé avec la collaboration de l’association « Droit devant Besançon » en écriture « facile à lire et à comprendre ».
145 millions de frais de fonctionnement
Le gros des dépenses concerne le fonctionnement de la Ville. Il représente 72% du total, en particulier pour assurer le salaire des 1 991 agents de la collectivité (il y en a 1 396 de plus sur Grand Besançon Métropole). Les achats d’énergie sont prévus avec une augmentation de 20% malgré les travaux de rénovation énergétique des gymnases et des écoles. 42 millions seront consacrés en 2022 aux investissements, en particulier la construction d’un second gymnase sur le secteur Diderot à Planoise.
Alors que « les bisontins sont désabusés » selon Ludovic Fagaut (Besançon Maintenant), la Maire lui répond « la transition écologique est la modernité du XXIème siècle ».
L’inconnu des dotations de l’Etat
A quelques jours de l’élection présidentielle, Anthony Poulin s’inquiète « d’une réduction de 10 milliards d’euros sur les dotations aux collectivités. Cela nous obligerait à réduire les services essentiels à la population et à revoir notre politique fiscale ». A cela s’ajoute « le dégel du point d’indice pour les fonctionnaires territoriaux prévu en juillet 2022 qui pourrait impacter à hauteur de 1,8 millions d’euros le budget de la Ville…si l’Etat ne compense pas cette augmentation salariale que nous souhaitions de nos vœux » reprend la Maire de Besançon.
Pour autant, faut-il le souligner…écologie et impôts ne font pas bon ménage ! Anthony Poulin et Anne Vignot insistent « sur l’urgence à réduire drastiquement les gaz à effet de serre (GES) dans les trois ans à venir » par la réduction de la circulation automobile en particulier. Comment feront-ils pour contractualiser avec un Etat confronté alors à une réduction importante du budget de la TICPE (4ème recette de l’Etat à hauteur de 20 MDS€). Rien n’est simple !
Au final, on retiendra de cette séquence budgétaire du conseil municipal de Besançon les seuls propos équilibrés d’Aurélien Laroppe. Le conseiller municipal EELV chargé de l’urbanisme a ramené les uns et les autres à un peu d’humilité « je voudrais vous rappeler que notre majorité a été élue par un bisontin sur 10, que le groupe principal d’opposition ne représente aussi qu’un électeur sur 10. On ne représente personne dans cette salle et nous pourrions faire preuve de plus d’humilité ». Belle intervention intelligente et étonnante venant d’un membre éminent de la majorité municipale.