Crise financière, inflation galopante, une guerre à nos portes et la Covid qui n’en finit pas d’alarmer…la période d’incertitudes impacte le quotidien des Français et plonge les plus précaires dans la spirale de la pauvreté et de l’isolement. Le Secours Catholique est là pour les accompagner et trouver des solutions.
Chaque année, le rapport rappelle une pauvreté aux multiples visages et des profils caractéristiques. 60% des personnes qui poussent la porte du Secours Catholique souhaite trouver avant tout de l’écoute et un accompagnement personnalisé. Elles souhaitent se confier en toute transparence sans le filtre des données administratives.
15 000 personnes accompagnées en Franche-Comté en 2022
1 000 bénévoles assurent les rencontres. 50% des publics accompagnés par le Secours Catholique sont des familles vivant dans la précarité : 25% sont des mères isolées et plus de 20% des couples avec enfants. Sur l’ensemble du territoire français, ce sont plus d’un million de personnes qui ont poussé la porte d’une antenne du Secours Catholique en 2022.
548€ par mois pour vivre
69% des ménages reçus disposent de 548€ par mois, largement sous le seuil d’extrême pauvreté, estimé à 754€ pour un couple avec deux enfants et 50% en dessous du seuil de pauvreté qui s’établit à 1 132€ (soit 60% du revenu médian pour une personne seule).
Le Secours Catholique constate un nombre important de personnes qui ne font pas les démarches nécessaires pour obtenir les aides auxquelles elles ont droit. C’est vrai par exemple pour le RSA (1/3 des allocataires potentiels ne le demandent pas). Selon Antoine Aumonier, pour beaucoup de ces personnes, les difficultés administratives (pièces manquantes, dossier complexe, déménagement…) sont les causes principales du non-recours. Le responsable du Secours Catholique régional constate également que le non-recours est deux fois plus élevé dans la population étrangère !
Les dépenses contraintes (loyer, énergie, assurance, eau…) représentent plus de 60% des dépenses totales des personnes en précarité, alors que ces dépenses impondérables s’élèvent à 30% du revenu moyen. Dans un tel contexte, le « reste à vivre » est estimé par le Secours Catholique à 5€ par jour et par personne…pas de quoi faire des folies !
Mettre un terme à la solitude
La pandémie a contribué à augmenter l’isolement des personnes en précarité. Elles ne disposent souvent pas de moyen de transport, n’ont pas ou peu de travail et donc de liens avec les autres. Christine, une bénévole du Secours Catholique de Besançon cite en exemple « j’ai accueilli une femme d’une cinquantaine d’années, aide à domicile en arrêt de travail. Avant l’argent, c’était le dialogue qu’elle attendait, une écoute pour reprendre confiance en elle ».
Le Secours Catholique au chevet de la politique sociale du gouvernement
Antoine Aumonier relaie les exigences du Secours Catholique Caritas France en matière de lutte contre la pauvreté. « Les efforts de l’Etat sont insuffisants. Nous demandons un relèvement des minimas sociaux, faire accéder les 18-25 ans au bénéfice du RSA, un travail de veille pour inciter l’accès égal de tous aux services essentiels et sortir les plus précaires du piège des prix de l’énergie et leur faciliter le droit à une mobilité durable ».
Rassembler, protéger, anticiper
Le Secours Catholique travaille en permanence à ces trois objectifs. Antoine Aumonier a conclu sa présentation en soulignant que « les crises imposent de se serrer les coudes, c’est ce que nous faisons au quotidien ».