Au plus haute de la vaccination à Pontarlier, près de 4000 doses étaient distribuées chaque semaine.
Cette semaine le théâtre Blier peut retrouver son fonctionnement normal, plus d’un an après avoir été réquisitionné pour le centre de dépistage à la Covid-19 puis comme centre de vaccination. Pour Laure Jagiello et son équipe, la dernière semaine de vaccination a connu une légère augmentation de fréquentation. « Nous n’administrions plus que 100 à 150 doses par semaine. Il y a eu un léger retour du public avec la possibilité pour les personnes de 80 ans et plus de recevoir une quatrième dose, mais ça n’a pas duré. Quand les gens ont appris que le centre fermait, ils se sont un peu bousculés pour obtenir une dose de rappel et conserver un schéma vaccinal valide. »
110 000 personnes vaccinées
La directrice du CPTS Haut-Doubs Forestier est d’abord satisfaite. « Ce fut une période très longue, 15 mois de campagne vaccinale pour laquelle nous avons répondu présent. Le personnel soignant, les médecins à la retraite venus en renfort, les infirmiers, les bénévoles, la Croix-Rouge… toute cette équipe a oeuvré pour tenir un programme parfois très tendu. » Au plus haut pic de fréquentation, le centre de vaccination de Pontarlier et les équipes mobiles distribuaient 4000 doses par semaine. Au total la CPTS aura vacciné 110 000 personnes dans les différentes structures, pour un secteur frontalier de Gilley à Nozeroy (Jura, 39) en remontant vers Levier. Les déplacements dans les établissements scolaires et les entreprises ont aussi été bénéfiques.
Pas de permanence et une gestion qui pose question
Sur le terrain, les acteurs de cette vaccination respirent et contre reprendre un peu plus leur fonctions d’avant crise. Le virus est loin d’avoir disparu. Ce mardi 29 mars, la moyenne glissante sur sept jours était de 129 000 cas, en constante hausse depuis un mois. Pour préparer le terrain et un possible recours à un nouveau centre, les équipes du Haut-Doubs avaient souhaité maintenir une équipe de permanence au local de la CPTS. Un souhait refusé au niveau national. « C’est étonnant on a vraiment l’impression qu’on avance sans aucune certitude et qu’il faut toujours réagir dans l’urgence alors que l’on pourrait préparer le terrain. Aujourd’hui les médecins généralistes et pharmaciens vont devoir assurer l’intérim seuls, alors qu’ils sont déjà sous l’eau, en particulier sur notre secteur où certains endroits sont des déserts médicaux. », soupire Laure Jagiello.
Toujours pas de monodose, gaspillage en vue
Les infirmiers et infirmières peuvent également vacciner sauf s’il s’agit de la primo-vaccination où ils doivent être accompagnés d’un médecin. Le délais de 15 minutes est toujours à respecter ce qui en cabinet n’est pas simple mais la plus grosse contrainte reste toujours livraisons des doses de vaccins. Lorsque une personne souhaite se faire vacciner, le professionnel de santé en charge de l’injection doit commander une dose, livrée par pack de sept. Il faut donc trouver sept personnes à vacciner. « Avec des injections qui ont des dates de péremptions, c’est aberrant. Ça accentue ce sentiment mitigé que nous avons tous. Depuis deux ans nous avons été au coeur d’une crise qui a bousculé beaucoup de monde, le monde libéral de la santé a souffert, beaucoup de libéraux sont partis et on a l’impression que nous ne sommes toujours pas écoutés. », poursuit la directrice de la CPTS. La guerre en Ukraine, la hausse des matières premières couplées à la baisse de la contamination a certes réduit la médiatisation du virus, qui reste néanmoins actif.
Le centre de vaccination de Doubs avait lui été fermé le 28 février. Celui de Pontarlier et Besançon étaient les deux derniers du département. Dans le Haut-Doubs, cette action de santé publique a mobilisé 250 professionnels de santé, étudiants, actifs ou retraités « auxquels il faut ajouter l’aide précieuse des  bénévoles et du personnel administratif ! », glisse Laure Jagiello. Une réussite malgré la difficulté, qui vaut bien une soirée de clôture officielle. Elle se déroulera le 27 avril à 19h30 à la salle Pourny.

Martin SAUSSARD