Patrick Leblois

Le président de la Délégation Territoriale du Doubs de la Croix-Rouge Française fait le point sur les nombreuses actions que mènent les bénévoles de son association. Toujours en première ligne face à la misère humaine, y compris dans l’urgence comme actuellement avec le conflit en Ukraine.

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Dans le Doubs, tout cela ne repose que sur le bénévolat ! 500 personnes qui se dévouent pour que toutes ces actions soient possibles. Mais les besoins en bénévoles deviennent de plus en plus importants, ceux qui œuvrent au quotidien mais aussi et surtout ceux qui acceptent de prendre des responsabilités.

Comment agissez-vous pour les réfugiés ukrainiens ?

La Croix Rouge a mis en place une collecte de fonds plutôt qu’un appel aux dons de denrées et de produits. Nous avons en effet une fédération internationale qui nous permet d’être en relation directe avec nos homologues en Ukraine. Et d’après les remontées du terrain, nous savons concrètement quels sont les besoins d’où cette collecte sécurisée, une action que nous maitrisons parfaitement.

Et au niveau local ?

Très rapidement, à la demande de la Préfecture, nous avons assuré l’accueil des Ukrainiens primo-arrivants au centre d’urgence de la Malcombe à Besançon. Notre rôle est de leur assurer du repos après ce qu’ils ont vécu sur place et le voyage, de réaliser un premier bilan médical et psychologique puis bien entendu d’assurer la logistique avec couchage et nourriture. L’autre partie de notre action est de leur permettre d’ouvrir rapidement leurs droits dans notre pays en tant que réfugiés. Nous avons aussi une cellule spécifique pour assurer le maintien du lien familial entre les personnes arrivées en France et les familles restées sur place.

Quelles sont vos autres actions en dehors de cette situation ?

Notre rôle habituel se poursuit en effet auprès de la population locale sur l’ensemble du département. Avec en priorité l’action sociale et en particulier l’aide alimentaire que nous effectuons via nos centres de distribution là où nous sommes implantés historiquement comme à Besançon ou Pontarlier par exemple. Nous agissons sur ce dispositif en relation avec les services sociaux. Nous nouons aussi des partenariats comme avec le conseil départemental du Doubs pour travailler à l’identification puis la prise en charge des problèmes de santé qui constituent des freins pour personnes en insertion.

Une autre de nos activités est de faire fonctionner un cabinet médical à Besançon afin d’accueillir des personnes en difficulté qui ne peuvent pas avoir accès au parcours médical traditionnel. Notre objectif est de compléter ce dispositif avec une structure mobile qui pourrait se déplacer dans tout le département.

Et ce n’est pas tout…

Pendant les deux années de crise, nous avons en effet mis en place un accompagnement des enfants en décrochage scolaire et ce en relation avec les enseignants. Et la Croix-Rouge propose aussi l’apprentissage du français aux demandeurs d’asile ou aux réfugiés pour favoriser leur intégration.

Nous aidons à la mobilité les gens qui ont des problèmes pour se déplacer, pour les personnes à mobilité réduite mais aussi pour celles et ceux qui manquent de moyens. Il s’agit là de transport de personnes ou d’autopartage. Un autre rôle méconnu est notre activité prison justice qui permet de maintenir les liens familiaux notamment entre le prisonnier et sa famille mais aussi d’accueillir des personnes en réparation de peine c’est-à-dire en effectuant des travaux d’intérêt général plutôt qu’un emprisonnement.

Sans oublier le secourisme…

Le secourisme est peut-être la plus connue de nos missions puisque nous sommes très souvent présents pour tenir des postes de secours sur des manifestations et que nous assurons la formation du grand public aux gestes de premiers secours. Sans oublier bien sûr l’intervention d’équipes de la Croix-Rouge en cas de catastrophes naturelles par exemple.

Quels sont vos moyens pour mener à bien toutes ces missions ?

Dans le Doubs, tout cela ne repose que sur le bénévolat ! 500 personnes qui se dévouent pour que toutes ces actions soient possibles. Mais les besoins en bénévoles deviennent de plus en plus importants, ceux qui œuvrent au quotidien mais aussi et surtout ceux qui acceptent de prendre des responsabilités. Ils peuvent rejoindre nos unités locales à Besançon, Pontarlier, Morteau, Valdahon, Baume-les-Dames et Montbéliard. Ou encore s’engager au niveau départemental où nous avons besoin de gens compétents pour la coordination de nos actions ou pour la communication… bénévolement bien sûr !