L’événement sportif le plus regardé au monde est lancé ! Alors que la première rencontre entre le Qatar et l’Équateur a marqué le coup d’envoi de cette édition 2022, l’Équipe de France elle affronte l’Australie ce mardi 22 novembre à 20h (heure française). Dans le Doubs comme sur l’ensemble du territoire, la compétition ne fait pas l’unanimité, du moins pas officiellement comme lors des précédentes éditions.
L’enquête du Guardian comme déclic
Un malaise qui a débuté il y a douze ans lors de l’attribution de cette édition au Qatar et qui s’est accentué en 2021, après les révélations du Guardians sur la mort d’au moins 6500 ouvriers immigrés sur les chantiers de stades en construction. A l’intérieur de ce reportage, les conditions de travail inhumaines et une vie assimilée à de l’esclavage. Depuis, les polémiques s’enchaînent et l’image du ballon semble bien ternie auprès du grand public.
Sur le plan environnemental, la Fifa a annoncé que la Coupe du Monde produirait 3,6 millions de tonnes de CO2. Des prévisions sous-estimées selon plusieurs ONG comme Carbon Market Watch, spécialiste du sujet. Contrairement aux précédentes éditions, tous les matchs auront lieu dans la capitale, Doha, où il est impossible d’y héberger les 32 nations. Il y aura donc 168 vols quotidiens prévus pour les supporters des pays du Golfe.
Voilà en quelques lignes dans quel contexte s’est ouvert cette 22e édition de la Coupe du Monde de football.
A Besançon, la Ville dit « non »
A Besançon, la Ville a décidé comme plusieurs autres communes de boycotter à sa manière l’événement : aucune fan zone ni aucune retransmission publique n’est prévue. « Lors des précédentes éditions nous mettions en place des retransmissions à compter des quarts de finale, pas avant. Retransmettre des matchs comme en 2018 à cette période à Besançon, ça ne risque pas non plus d’attirer du monde. Vient ensuite s’ajouter le choix du Qatar, un non-sens écologique avec des conditions dramatiques dans l’organisation. », affirme Abdel Ghezali, adjoint aux sports.
Pour l’élu il ne s’agit pas de surfer sur le buzz médiatique ambiant mais bien de montrer une position concrète à l’échelle locale. « La diffusion des matchs est réfléchie trois à quatre mois avant la compétition donc l’annoncer avant n’était pas utile. Nous avions manifesté notre mécontentement en 2010 lors de l’attribution déjà. Je suis passionné de sport et en tant qu’élu je ne remets pas en cause la participation des Bleus au Mondial. Encore une fois avec ce calendrier, le public ira plus facilement dans des bars ou à domicile entre amis ».
Des dizaines de lieux de retransmissions
Une aubaine que les restaurants et débits de boissons ont su saisir. Rue Bersot, le Gotham prévoit large : rétroprojecteur pour l’extérieur, télévisions à l’intérieur, la rue bisontine habituée aux soirées festives sera bien équipée. Plusieurs autres établissements, Place de la Révolution, Marulaz, au Pub de l’Étoile seront de la partie. L’Antract rue Courbet réouvre même pour l’occasion.
Et si vous cherchez un lieu avec beaucoup de bleu, blanc et rouge, foncez au Doubs Bonheur pour encourager les tricolores. Rue de Vesoul, l’établissement de Philippe Renard a déjà mis en place les drapeaux français depuis une semaine. Pour chacun de ces lieux, pensez à la réservation.
Une dizaine de bars à Pontarlier et le Théâtre Blier en poule
Dans la capitale de Haut-Doubs c’est tout l’inverse : l’ensemble des élus a validé une retransmission des matchs des Bleus en poule, au théâtre Blier. Salle Toussaint Louverture contre l’Australie (22/11) et le Danemark (26/11) et dans la salle Jean Renoir pour diffuser la rencontre face à la Tunisie (30/11).
« Il y aura entre 250 et 300 places ouvertes au public librement. Moins d’une centaine de communes boycottent ce mondial sur 36 000. Même l’ex-président de la Fifa regrette, c’est un peu facile maintenant. On se concentre ici sur l’aspect football. Ces moments-là chez nous, en particulier maintenant avec cette morosité ambiante, participent à une éclaircie grâce au sport. C’est du football cette année, du rugby l’an prochain et chacun est libre de faire ses choix. Ça ne veut pas dire que nous ne prenons pas au sérieux les scandales au Qatar liés à cette compétition. », assure Philippe Besson, adjoint au sport à Pontarlier.
Fan de football, l’élu espère bien voir les Bleus soulever le trophée pour la troisième fois, quatre ans après le précédent exploit. « Si la France passe les poules, on s’adaptera et on espère pouvoir s’adapter ! On ne fait pas de l’ombre aux commerçants si victoire il y a on sait que le public ira fêter ça dans les bars de la ville. », sourit l’élu. Au centre-ville de Pontarlier, une dizaine de bars retransmettront les matchs de l’Équipe de France et plus encore. Une ferveur populaire risque bien de s’emparer de la Place Saint-Pierre où le Café de France et le Café pontissalien seront côt à côte pour accueillir le public. A quelques pas dans la rue de Salins, le Sprinbock’s accueillera bien du football cette année, tout comme les Sixties rue de Besançon. Un peu plus loin rue du stand le Pelikan’s est de la partie mais aussi V and B, rue Claude Chappe, sans terrasse cependant et uniquement aux horaires de matchs des Bleus.
Reste à savoir si le public lui, se déplacera et vivra de la même manière cette Coupe du Monde qui laisse déjà une trace dans l’histoire.
M.S