Une éolienne pour le Sénégal

Le 13 juin, le collège Diderot de Besançon a présenté une éolienne fabriquée par les élèves allophones accueillis dans ce collège du quartier de Planoise. Elle sera installée au mois de juillet à Mar Fafaco, un village situé à l’ouest du Sénégal.

397
Les élèves de la section UP2A ont présenté avec fierté l'éolienne construite au collège Diderot, sous l'encadrement de leurs professeurs et des bénévoles de l'association "Il y a de l'électricité dans l'air" ©YQ
52 collégiens UP2A au collège Diderot

L’Administration française a une capacité étrange à inventer des sigles ou des acronymes pour identifier des lieux, voire des personnes… ! Au collège Diderot, 52 élèves accueillis sont intégrés dans des « Unités Pédagogiques pour Allophones Arrivants ». Ils viennent de Géorgie, de Croatie, d’Afghanistan, du Soudan ou d’ailleurs. Mineurs non accompagnés ou  issus de familles de réfugiés, leur parcours a souvent été compliqué. « Ils ont une capacité d’intégration et de résilience souvent hors du commun » souligne Christophe Cuenot, le Principal du collège. Les élèves « allophones » sont des enfants résidents en France depuis peu de temps qui ne maîtrisent pas la langue française.

Une initiative pour favoriser l’intégration et l’apprentissage du français

Les élèves ont travaillé avec détermination et passion sur le projet de construction de A à Z d’une éolienne. Du bobinage aux aimants en passant par la construction des pales en bois et l’assemblage de l’éolienne, ils l’ont construit sous l’encadrement des bénévoles de l’association « il y a de l’électricité dans l’air ».

Ces élèves « allophones » disposent de deux années pour devenir « francophones ». Pour les enseignantes de français qui les accompagnent, l’intégration complète nécessite 5 années d’apprentissage. Leur rapidité d’intégration dépend de leur scolarité antérieure (dans leur pays d’origine) et de leur âge (plus ils sont jeunes, plus l’intégration est rapide dans la langue française).

Il y avait dans les yeux de ces jeunes immigrés, beaucoup de fierté à avoir réalisé cette éolienne. Le projet a également du sens puisqu’il va permettre à de jeunes élèves d’une école élémentaire du Sénégal de disposer d’une énergie propre et de proximité pour alimenter l’école et améliorer la qualité de vie des habitants de Mar Fafaco.

« Il y a de l’électricité dans l’air » une association méconnue

L’association a été créée en 2012 par Pascal Rubiloni à Pontarlier. Professeur de technologie au collège André Malraux de la capitale du Haut-Doubs, il avait une appétence personnelle pour le Sénégal. Avec l’ensemble des bénévoles de l’association, « Il y a de l’électricité dans l’air » a construit, en collaboration avec des élèves de collèges de la région, 21 éoliennes installées au Sénégal dans des zones isolées.

Yves Quemeneur

+ d’infos – Association « il y a de l’électricité dans l’air » – pascal.rubiloni@ac-besancon.fr