Cette édition 2024 pourrait bien être celle du « rythme de croisière » des organisateurs. Trois jours de fête, les 4,5 & 6 octobre 2024, 6000 à 7000 coureurs sont attendus sur sept épreuves prévues. Un format désormais connu et apprécié, quand on niveau local la participation bénévole et les animations s’intensifient grâce à la trentaine d’associations connectées à l’UTMJ. « Nous étions complètement néophytes et notre idée a longtemps été déclinée car trop grosse, trop ambitieuse, trop de trop. Puisque personne ne voulait s’y coller alors on s’est dit qu’il fallait ! », se souvient Éric Picot, directeur de l’Espace Mont d’Or, principal organisateur. Les fondateurs savourent aujourd’hui devant l’émulation provoquée par leur événement, qui aura résisté à la crise sanitaire ou aux grosses intempéries. Promouvoir les montagnes du Jura à travers un rendez-vous remarquable, tel est le leitmotiv et après avoir exploser le record de participation en doublant le nombre de coureurs entre 2022 et 2023, il faut désormais confirmer.
Respecter les enjeux environnementaux
Cette année les sept itinéraires ont été revus, plus ambitieux pour les uns, savoureux pour les autres. « On a tâtonné pendant cinq ans sur des parcours pour coller aux enjeux environnementaux. On ne créé pas de passages dans la nature, il faut éviter les zones sensibles pour limiter l’impact sur la biodiversité dans un cadre qui reste relativement préservé pour le moment, contrairement aux autres massifs. À l’inverse, aucun intérêt de rester coller à une route départementale. Le trail porte une image propre, il faut la conserver dans les deux sens. », note Simon Carrara, directeur de la course.
Un impact touristique déterminant
Avec une telle réussite, l’impact de l’UTMJ dépasse le sport et participe au changement touristique souhaité par le territoire pour répondre au changement climatique. « C’est un coup de projecteur énorme pour notre territoire sur une partie de l’année où habituellement, on est en train de se reposer. Les commerçants et établissements poussent leur saison estivale jusqu’à la date de l’UTMJ, c’est assez impressionnant. Dans un rayon de 30 kilomètres autour de Métabief, il n’y a pas d’hébergement disponible le week-end. L’an passé, on a logé quelqu’un en Suisse, ça me fait presque plaisir de le dire ! », sourit Julien Vrignon, directeur de l’office du Tourisme du Pays du Haut-Doubs. En 2023, 37% des participants étaient originaires de la région. Une bonne nouvelle pour l’intéressé : « c’est rare de faire monter un touriste du Sud vers le Nord, il faut s’en féliciter ! ». Autre chiffre intéressant, près de 9% des coureurs étaient étrangers (Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Allemagne ou Italie).
Une compétition sportive alléchante
Invités à la présentation officielle, le jurassien Dimitri Jean-Morel, vainqueur de l’édition 2023 compte bien remettre son titre en jeu cette saison. « J’ai mis une option sur la course cette année pour remettre mon titre en jeu. On va voir comment se termine la saison, si je reviens c’est sur le 175 kilomètres. C’était une aventure que je voulais découvrir avant tout j’ai été énormément surpris d’arriver en premier. Les profils sont intéressants, les paysages magnifiques et j’ai découvert la nuit avec mon frère c’est ce que je retiens. » Habituée des courses sur route, vainqueure de la course Lynx (20 kms) en 2022, Mélina Grosjean trépigne d’impatience à l’idée de revenir. Enceinte, elle devrait à nouveau faire l’impasse en 2024, mais prévoit déjà une participation en 2025. « C’est la première course que je mets chaque année à mon calendrier. C’est une émotion particulière, à l’UTMJ, je retiens surtout l’organisation vraiment bien programmée. Et le passage sur les crêtes du Mont d’Or, c’est juste magique ! »
Avec déjà plus de 1500 inscrits, à l’UTMJ, les organisateurs prévoient un nouveau record de participation. Loin de fanfaronner, Éric Picot savoure tout en cherchant les détails. « Rien n’est parfait, tout est à travailler, mais on a déjà marqué quelques points ».
M.S