Tutoiement ou vouvoiement, sujet qui peut paraître futile à certains ne l’est pourtant pas tant que ça. L’auteur Étienne Kern y a même consacré un livre et parle d’enjeu sociologique : « Le tu et le vous conditionnent notre manière de concevoir la vie sociale. Tutoyer et vouvoyer, c’est, qu’on le veuille ou non, donner corps à une conception profondément hiérarchique de la société »
Dans la sphère sociale, les spécialistes y voient « un signe d’acceptation dans un groupe, le passage d’une formalité distante à une proximité chaleureuse et rassurante. Le tutoiement peut être un outil puissant pour favoriser la collaboration, briser les barrières invisibles et stimuler la créativité collective ». A contrario, dire vous à des collègues est synonyme de distanciation, ce qui peut s’avérer indispensable dans les rapports professionnels avec les supérieurs à défaut de consignes contraires.
Ce constat couramment admis en France l’est un peu moins de l’autre côté de la frontière où une majorité de suisses préfèrent purement simplement éviter le tutoiement systématique en entreprise, C’est en particulier le cas pour le groupe test le plus jeune des 15-29 ans, qui sont nettement plus nombreux que les 30-70 ans à estimer que le tutoiement dans un cadre formel traduit un manque de professionnalisme. Enfin, les personnes plus âgées considèrent très largement que c’est dérangeant d’être tutoyé par des plus jeunes si on ne les y a pas invitées.
Alors, nos voisins sont-ils coincés à ce point ? Ne généralisons pas puisqu’ils sont tout de même 20% à estimer que la culture du vouvoiement est désuète…