Édito. La fin de la fin de vie

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Le 29 juin 2023, en plein débat public sur la fin de vie, l’IFOP publie un sondage à l’intérieur duquel 90% des personnes interrogées estiment que la loi devrait autoriser les médecins à pratiquer l’euthanasie dans des conditions précises d’état de santé. 85% d’entre eux sont également favorables au suicide assisté. « Une tendance qui se confirme sur le temps long, cette question étant posée par l’Ifop depuis avril 2001 », précise le rapport. Le regard des Français sur la fin de vie paraît implacable après une convention citoyenne déjà explicite. Le projet de loi présenté près d’un an plus tard par le gouvernement doit répondre à cette forte attente. Le Président en quête d’une réforme sociétale forte pour marquer son passage à l’Élysée, ne lésine pas sur la communication autour de ce débat. Le destin de milliers de malades compte-t-il si peu pour Emmanuel Macron face à son ambition personnelle ? En prononçant immédiatement la dissolution de l’Assemblée nationale, le chef de l’État a balayé d’un revers de main tout le travail en cours des élus. Le projet de loi sur la fin de vie n’est pas le seul texte concerné mais il pourrait bien être le plus impacté. En cas de majorité absolue ou relative du Rassemblement National, hostile à cette loi, l’agenda politique pourrait être chamboulé et le débat sur la fin de vie, enterré.