Les premiers signes, c’étaient des mots, des insultes « parce que j’étais petit, que j’avais quelques kilos en trop », des coups qui se répétaient chaque jour « puis très vite sont venus les coups eux aussi de plus en plus fréquents… » se souvient-il.
C’était il y a plus de vingt ans donc une autre époque en ce qui concerne ce problème dont on parle beaucoup aujourd’hui. A l’école, le discours était plutôt de dire, ça va passer, c’est une période difficile dans la vie d’ado. « Pareil à la maison où le discours était plutôt fait comme eux et défends toi. Du coup j’ai parlé et je me suis retourné aussi mais au final, les coups sont revenus encore plus forts et les humiliations ne faisaient que s’aggraver ».
Damien ne voulait plus aller en cours pour ne pas subir encore. « Mais malheureusement je n’avais pas le choix alors c’est allé crescendo. De la violence physique et psychologique ».
Puis il y eu le tournage de Monsieur Batignole dans le Haut-Doubs et sa rencontre avec Gérard Jugnot. « J’ai osé. C’était pour moi la solution pour m’en sortir et ne pas avoir à vivre cette autre vie dont je ne voulais pas ».
Ce passé enfoui d’enfant harcelé a ressurgi il y a deux ans, lorsque Jonathan Destin qui avait été victime de harcèlement est mort quelques années après s’être immolé pour dénoncer son calvaire. « Ce jour-là, j’ai publié un post sur les réseaux sociaux pour dire que moi aussi j’avais été harcelé. Un éditeur m’a alors contacté pour raconter mon histoire »
Avec ce livre, il lance un message : « Parlez-en, à qui vous voulez, à qui vous pouvez mais ne restez pas silencieux. Vous êtes victime et pas fautif. Vous n’avez pas à avoir honte, ceux qui doivent être pointés du doigt ce sont les harceleurs alors sortez du silence ! »