Un sou est un sou et un vol est un vol quel que soit le montant alors en Suisse, la sanction tombe dans des proportions parfois étonnantes. Comme dans cette grande surface bien connue où un homme a passé la caisse sans prendre le temps de scanner un sac destiné à y ranger ses courses. Acte volontaire ou simple maladresse ? Qu’importe, le magasin lui a appliqué le tarif minimum et non négociable en pareil cas, à savoir 200 francs. Pour un sac qui valait…40 centimes. Le prix à payer pour éviter la justice, ses frais et parfois ses excès. Exemple avec un vol d’aliments à Zurich : de l’eau, du lait et du fromage tout ça pour la modique somme de 8, 85 francs. Pas de quoi déplacer la police ni saisir un juge en France. En Suisse, la procédure a pourtant suivi son cours, d’autant plus que l’interception du dangereux voleur a engendré une rixe avec le vigile qui, parlant allemand, n’a pas été bien compris par le vilain voleur français. Bilan, 54 jours de détention préventive pour le dangereux contrevenant. Jusqu’à ce que son avocat entre en scène et démontre que tout a dérapé justement pour cette histoire de langue, le français ne comprenant pas l’allemand ! Embarrassée a posteriori par sa sévérité, la justice suisse a donc fait machine arrière, s’excusant et octroyant même 10800 francs en dédommagement de l’incarcération exagérée. Mais pour ne pas perdre la face, parce qu’il y avait tout même un vol, certes mineur puisqu’il s’élevait à 8,85 francs, le fautif a écopé de 200 francs d’amende.
