Près de 200 personnes ont pris place le long de la main courante du dernier terrain de la Malcombe, dédié au football américain. « Ça fait plaisir de voir autant de monde ! », souffle Matéo Moutarde-Bilinski, linebacker des Bisons, sorte de seconde ligne en phase défensive. Ils sont nombreux à avoir attendu la reprise. Cet engouement s’explique par le derby du jour face à Dijon et le soutien d’un imposant cortège du collège de Pouilley-les-Vignes, avec qui le club a noué un partenariat depuis le début de l’année. Pour se développer, les Bisons comptent sur un ancrage local plus fort, dès le plus jeune âge en proposant des disciplines proches du football américain, comme le flag, sans contact. Sur le terrain ce dimanche 17 novembre néanmoins, les impacts et chocs sont nombreux et puissants.
Avant le coup d’envoi, le club bisontin multiplie les animations et actions à l’américaine, pleinement intégrées au spectacle du jour : mascotte, boutique, entrée des joueurs presque scénarisée, merchandising, utilisation accrue de l’anglais, cheerleading… « On veut que les gens viennent assister à un show, plus qu’un événement sportif », confie Ted Mubiayi, président du club et « défensive end », poste hybride entre les phases défensives et offensives.
Le début de rencontre est toutefois timide, brouillon. Après le titre de champion Grand Est l’an passé, beaucoup de choses ont changé au club à commencer par l’effectif : « on a commis quelques erreurs, le score aurait pu être plus large mais on est encore en rodage », poursuit Ted Mubiayi. « Il y a beaucoup de nouveaux joueurs à intégrer. Il faut créer un équilibre, cette rencontre était un premier test. » Toutefois, le suspense s’estompe très vite. Les Bisons mènent, encaissent un touchdown en première période mais ne perdent jamais le fil du match : 33 – 7 au coup de sifflet final. Une victoire dans le derby, rien de mieux pour commencer ce nouveau championnat territorial. « On est en troisième division française, où l’on peut encore jouer à 11 ou à 9 en fonction de l’adversaire. On ne vise pas en dessous de notre performance l’an passé. », enchaîne le président. Le calendrier de cette première phase est à la fois long et très court : quatre matchs aller et retour seulement, de novembre à avril 2025, contre Dijon donc, Lons-le-Saunier, Chalon-sur-Saône et Chaumont. Le football américain en France est encore rare, mais se développe.
Un terrain synthétique dans un futur proche ?
La prochaine rencontre à domicile est prévue le 12 janvier et le club aimerait obtenir quelques aménagements supplémentaires pour son rendez-vous. Des bancs pour les remplaçants, l’assurance de retrouver un petit chalet pour accueillir le public et les VIP. « On a été reçu par la Ville qui s’est montrée attentive », souligne Ted Mubiayi. Face au manque de terrains de sport en extérieur à Besançon, la Malcombe pourrait bien être dotée d’un terrain synthétique supplémentaire dans les années à venir, en remplacement du terrain en sable, inutilisé. Celui-ci pourrait ou devrait aussi être tracé pour le football américain. Histoire de concrétiser un peu plus l’expérience d’un match de foot US. « On y pense mais il faut être honnête, ce terrain pourrait arriver dans plusieurs années seulement », tempère Ted Mubiayi. Avant cela, les Bisons aimeraient bien marquer l’histoire de leur sport, encore amateur.