Haut-Doubs. Lutter contre l’isolement : Dans le Haut-Doubs, des initiatives pour créer du lien social

Le service Animation Temps Libre Accompagnement Soutien (ATLAS) et l’association Les Petits Frères des pauvres ont deux cibles différentes mais un objectif commun : rompre l’isolement. Le premier accueille les personnes de la Fondation Pluriel, organisme à destination des personnes en situation de handicap. La deuxième vise les personnes âgées.

1825
Le service ATLAS organise des espaces temps libre trois fois par semaine ©Cassandra Tempesta

Dans les locaux du service ATLAS, on est train de jouer aux cartes, de discuter ou de réaliser des travaux plus manuels. « Ici, c’est comme à la maison. Ils font le café, lavent leur tasses. Chacun est libre de son temps », décrit Laure Charrier de l’ATLAS, qui gère l’Espace Temps Libre (ETL) à Pontarlier. Tous les mardis et vendredis de 12h à 18h et les mercredis de 17h à 18h, les adhérents au service ATLAS peuvent bénéficier de ces espaces. 

Des lieux de rencontre, d’échanges conçus pour renforcer le lien social et lutter contre l’isolement. « Ça fait du bien, on n’est pas tout seul », témoigne Gérard. « Moi je viens pour causer », sourit Christine. « On peut connaître des personnes, on voit des stagiaires ou des bénévoles », poursuit Gilbert. « Quand on ouvre le midi, on leur propose de venir avec leurs repas pour qu’on puisse manger tous ensemble. On est généralement un groupe de six. Puis, les après-midi ETL, ce sont une quinzaine d’adhérents qui reviennent à chaque fois », explique Laure Charrier.

Briser la routine

Ces ETL sont ouverts à toutes les personnes accompagnées de la Fondation Pluriel, y compris aux anciens travailleurs d’Établissement et service d’accompagnement par le travail (ESAT), qu’ils soient retraités ou non. La Fondation Pluriel est un collectif engagé au service des personnes en situation de handicap, de dépendance ou de fragilité sociale. « Pour les adhérents du service ATLAS, la plupart ont grandi en centre. Ils ont un mode de vie routinier. On veut casser cette routine », détaille Laure. 

Pour ce faire, le service ATLAS met en place un agenda trimestriel dans lequel diverses activités sont proposées. « Ça peut être des restaurants, des cinémas, du bowling, le casino… Ils me proposent des idées, ce qu’ils aimeraient faire et ensuite on essaie de les mettre en place. En fonction de leurs moyens, ils décident de participer à telle ou telle sortie. L’objectif est aussi d’essayer de les rendre autonome, de leur faire prendre confiance », poursuit Laure.

De leur côté, les Petits Frères des Pauvres luttent contre l’isolement des personnes âgées. Créée en 1946, cette association intervient dans toute la France. Tous les sept à dix jours, un même bénévole rend visite à une personne dédiée. « On commence à partir de 50 ans, jusqu’à la fin de vie de la personne », explique Adrien Varengue, coordinateur de développement social en Bourgogne-Franche-Comté. Des actions collectives sont également organisées : sorties cinéma, ateliers peinture… « On réalise un réveillon solidaire à Noël. Il y aussi le droit aux vacances. Les Petits Frères des Pauvres bénéficient d’une dizaine de maisons en France, dont deux en Bourgogne ». 

530 000 personnes âgées en situation de « mort sociale »

Dans le Haut-Doubs, trois seniors sont suivis : un à Morteau, un à Houtaud et un à Maîche. « Dans ce secteur, c’est très compliqué de rentrer en contact. On a toujours un sentiment de solidarité dans les petits villages, mais cette solidarité de voisinage disparaît de plus en plus. On sait qu’il y a des personnes isolées, mais on a du mal à les capter. Dans le Haut-Doubs, il y a également beaucoup d’associations caritatives qui interviennent sur l’axe alimentaire par exemple ou l’aide à domicile. Cela permet de rompre l’isolement. C’est vrai que nous aimerions être davantage présents pour recréer du lien social et se focaliser sur la personne pour ce qu’elle est », poursuit Adrien.

Selon un baromètre réalisé par Les Petits Frères des Pauvres en 2021, 530 000 personnes âgées de plus de 60 ans sont en situation de mort sociale. « Sur une année, elles ne voient personne. On a également de plus en plus de morts solitaires c’est-à-dire que l’on retrouve nos aînés chez eux des semaines voire des années après leurs décès. C’est dramatique », confie Adrien Varengue.

Pour contacter Les Petits Frères des Pauvres Morteau/Pontarlier : 03 81 58 38 39