La première secousse qui a récemment fait trembler le Parti Socialiste (PS) à Besançon est venue de Nicolas Bodin, désormais ex-président des socialistes au conseil municipal. Soulignant une étrange augmentation du nombre d’adhérents peu de temps avant l’élection du premier des socialistes à Besançon, chargé de mener la campagne des municipales 2026, l’intéressé s’est lancé seul dans la course. « Je n’ai pas la prétention de connaître tout le monde à Besançon mais il y a des adhérents que je n’ai jamais vus », explique l’intéressé. Au lendemain de cette décision, Jean-Sébastien Leuba, secrétaire de la section PS à Besançon et unique candidat pour incarner le parti aux prochaines municipales, est élu. « J’ai été mal à l’aise car deux questions sont restées sans réponse : sa position concernant LFI et les points structurants de son programme. On a désigné une personne à partir de ces éléments », poursuit Nicolas Bodin.
Un nébuleux recours contre Jean-Sébastien Leuba ?
Le bureau national valide finalement l’élection de Jean-Sébastien Leuba, « avec une particularité », glisse un membre du parti de la rose. « Contrairement aux 262 autres communes, ici la conformité du scrutin a été validée à 10 voix pour, 8 contre et 3 abstentions. De très peu donc. » La raison ? Un nébuleux recours pour des faits de harcèlement moral aurait été déposé contre Jean-Sébastien Leuba il y a « plus d’un an » et doit toujours être examiné par la commission de lutte contre le harcèlement et les discriminations du PS. « Plusieurs femmes se sont plaintes, mais on ne sait pas quand ce sera examiné », assure une source au sein de parti. « Nicolas Mayer-Rossignol s’est opposé par quatre fois à l’investiture de M.Leuba tandis qu’Olivier Faure ne voit pas de problème. D’ailleurs Jean-Sébastien Leuba a été nommé comme mandataire d’Olivier Faure à Besançon. »
Si au niveau local, plusieurs militants et acteurs du PS bisontin ont eu écho de cette information et assurent qu’elle est bien fondée, ce n’est absolument pas le cas du principal intéressé, scandalisé par cette nouvelle attaque. « Aucune personne ne s’est plainte chez nous, je n’ai jamais été contacté par qui que ce soit. C’est juste de la diffamation. Je ne sais pas jusqu’où ça va s’arrêter… On a mené une commission d’enquête avant l’élection pour nous permettre de faire un vote démocratique. J’ai été élu avec plus de 84% à cette élection et presque 60% quand j’étais secrétaire de section il y a deux ans. Si cette information vient d’un membre de notre parti, j’aimerais bien être mis au courant. Dans une famille politique, il peut y avoir des divergences mais nous devons les dépasser et répondre aux attentes des Bisontins. »
Balayant cette « rumeur » dont il « ne sait rien » Jean-Sébastien Leuba reste concentré sur la préparation des prochaines échéances politiques. À propos de l’alliance avec les autres formations politiques de gauche à Besançon, le premier des socialistes bisontins reste suspendu aux décisions d’Anne Vignot, avant de prendre la sienne. « On est sur la fin de la synthèse du bilan d’Anne Vignot. Je peine à comprendre la stratégie de la maire car elle a annoncé une grande alliance avec La France insoumise qui ne semble pas encore finalisée. Donc on attend de voir les positionnements réels mais de notre côté, quand on voit ce que certains membres de la LFI disent sur le Parti socialiste, les attaques régulières, je n’ai pas l’impression qu’ils aient une volonté d’alliance. De la même manière, nous ne sommes pas allés les voir. Pour l’instant, nous restons en étroite collaboration avec Place Publique. Avec eux, nous avons obtenu 19% aux élections européennes. Avec eux, nous sommes devenus la première force de gauche à Besançon ». Face à tous ces rebondissements, de son côté, Nicolas Bodin n’a pas dit son dernier mot : « j’ai toujours bon espoir d’obtenir l’investiture du PS, c’est un atout de taille. J’ai un vrai positionnement politique, si je n’étais plus en phase avec le parti, j’en aurais tiré les conclusions nécessaires. Des gens propagent des rumeurs au sein de notre parti, c’est très dommageable. On a par exemple dit que j’étais proche du MoDem récemment, laissez-moi rire ».