Elle était une sorte de repère intangible, comme un « doigt d’honneur » adressé depuis 1972 au patrimoine architecturale de Besançon. Dominant de 30 mètres les rives du Doubs, cette cheminée avait un diamètre d’1,60 m à son sommet et de 3 mètres à la base de la chaufferie.
« Désormais, l’histoire se construit différemment » a souligné Anne Vignot, la Présidente de GBM en ordonnant le lancement de la déconstruction de la cheminée.
Les travaux préparatoires à la construction de la future Grande Bibliothèque universitaire et communautaire ont également mis en avant les recherches archéologiques sur le site. « C’est une histoire ancienne que l’on réveille » a noté Anne Vignot.
L’avancement des travaux est sur la bonne voie
Trois propriétaires rechignent pourtant à accélérer. Le CHU demeure (pour le moment) propriétaire de tous les bâtiments. La Ville de Besançon a acquis des terrains et démoli les bâtiments préfabriqués pour en faire un grand espace paysager entre la place Saint Jacques et les remparts du Doubs. Enfin, Grand Besançon Métropole occupe dorénavant les terrains et bâtiments le long du l’avenue du 8 mai 1945, lieu d’implantation de la future grande bibliothèque.
Malgré les récents démêlés entre un promoteur et le CHU dans lesquels (la Maire le souligne justement) la Ville de Besançon n’est pas actrice, l’avancée des travaux de la future « Cité des savoirs et de l’innovation » se poursuivra. « Le CHU a besoin d’argent et la volonté politique de Grand Besançon Métropole d’aboutir est intacte » précise un vice-président de GBM présent lors des premiers grignotages de la cheminée.
Un chantier de déconstruction colossal
Le bâtiment Saint-Bernard datant du XVIIème siècle, est inscrit au classement des monuments historiques. Son curage a commencé sur les cinq niveaux représentant 4000m² de planchers sur une surface au sol de 800m². La chaufferie, sur deux niveaux, d’une surface de 680m² a été récemment déconstruite, suivie de la déconstruction de la cheminée.
Pour l’entreprise Melchiorre, chargée de cette déconstruction, cela représente plus de 3000 tonnes de déchets qu’elle s’engage à valoriser dans les filières de recyclage.
La cession de tous les autres bâtiments du CHU, à l’agglomération et/ou à des promoteurs privés, devrait aboutir avant la fin de l’année. Alors, le prochain chantier de déconstruction sera encore plus emblématique que la cheminée…il s’agira de démolir la friche de ce qui fut « la Mère et l’Enfant » maternité de l’hôpital qui vit naître des générations de bisontins. Chancre abandonné à l’architecture sans charme, il fait face au CLA où des milliers d’étudiants venus des cinq continents, s’initient au charme de la langue française.