Le gros débat de ce conseil municipal s’est déroulé autour des orientations budgétaires 2024, avec un une enveloppe municipale de 218 millions d’€ en 2024, soit une augmentation de 3% (6 millions d’€). L’adjoint à l’économie Anthony Poulin a d’abord rappelé plusieurs chiffres pour appuyer ses arguments, comme les 30 % de dépenses prévues pour l’investissement. Si le conseiller n’a pas manqué de superlatifs pour présenter un budget « solide », « ambitieux, pour permettre aux habitants de vivre mieux aujourd’hui et demain », l’opposition s’est montrée critique (et c’est un euphémisme) à la lumière de ces chiffres. « On a plutôt l’impression de lire un manifeste loin des attentes des bisontins plutôt qu’un rapport d’orientations budgétaires […] L’écologie doit servir comportement et non un fond de commerce partisan », répond dans un premier temps Ludovic Fagaut, s’appuyant sur la colère d’automobilistes locaux après le passage à sens unique du chemin des Relançons, pour plus de sécurité, bloquant par la même occasion un passage pour éviter les grands axes aux heures de pointe. « Nous refusons catégoriquement vos requalifications de voiries qui viennent ralentir l’activité économique du territoire. », avant d’attaquer sur les questions de sécurité. « Votre seule annonce sur ce sujet cette année reste le relais téléphonique avec la police », ajoute l’élu, s’offrant le plaisir de rappeler la confrontation entre Anne Vignot et Gérald Darmanin, lors de la venue du ministre de l’Intérieur à Planoise, début février. La maire s’est retrouvée isolée au sujet des caméras de surveillance qu’elle refuse – dossier défendu par les oppositions – quand le membre du gouvernement prenait en témoin des habitants du quartier, eux aussi demandeurs. S’il a feint d’énumérer les points d’accords avec la majorité, Laurent Croizier dégaine très vite à son tour les attaques à l’encontre du budget présenté par la majorité. « Je suis amusé de votre communication sur la rénovation des bâtiments publics. Elle était devenue plus que nécessaire parce que vous aviez fait le choix massivement de sous-investir lors des deux ou trois précédents mandats », avant de rebondir sur les problèmes de circulations ou encore le salaire des agents de la Ville. Régulièrement assénés depuis quatre ans, les « dogmes écologiques », « écologie punitive », « idéologie politique », ont continué de pleuvoir pendant près de deux heures.
10 milliards d’économies annoncés et un budget décrété « en recul »
Tour à tour, les conseillers de la majorité se sont succédé pour défendre ces orientations d’une seule voix. Si Hasni Alem conserve son côté provoc’, Nicolas Bodin s’est contenté de résumer la liste de mesures présidentielles réduisant drastiquement au cours des dernières années les mannes financières des collectivités locales. « En décembre vous auriez dû voter un budget national, imposé par un 49.3 et moins d’un mois plus tard par décret, le ministre de l’Économie supprime 10 milliards d’€ de crédits. D’un autre côté depuis l’arrivée du Président, il y a eu la suppression de recettes, ISF, taxe d’habitation, CVAE, taxe audiovisuelle et rien n’a été fait pour rééquilibrer en taxant davantage les entreprises ou personnes très riches. ». De quoi faire sourire le député : « quand vous avez du mal à défendre votre budget, vous parlez de politique nationale et vous lisez mal les chiffres. », a rétorqué le député. Des temps de paroles très longs, multiples pour un débat d’orientations budgétaires finalement acté à l’unanimité.
M.S