Sa candidature était aussi inattendue qu’évidente pour les militants du nouveau Front Populaire. À 65 ans, Dominique Voynet revient sur le territoire où elle a étudié, débuté sa carrière professionnelle et son militantisme vert. « J’ai pris ma retraite tôt avec l’idée de dynamiser le mouvement EELV au niveau régional », confie la candidate qui, plus de vingt ans après son combat contre le canal à grand gabarit Rhin – Rhône, conserve une grosse notoriété chez les défenseurs de l’environnement dans la vallée du Doubs. « Ce combat alors que j’étais ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, d’abord j’en suis très fière, et il m’a permis de nouer des liens forts avec Paulette Guinchard-Kunstler. J’ai profondément admiré cette femme, j’ai été impressionnée par son geste à la fin de sa vie. Je me suis « ce n’est pas possible de laisser la circonscription de ‘Zaza’ à l’extrême-droite ». C’est au moins 50% de la raison de cette candidature. »
Relancer des dossiers au point mort
Ce nouveau Front Populaire offre aussi plus de possibilités pour Dominique Voynet et EELV, après une NUPES entièrement pilotée par La France Insoumise. « Sur notre programme, il y a un vrai progrès dans la hiérarchie des priorités. On n’a jamais raison tout seul, mon expérience politique a toujours été liée au dialogue. Maintenant il faut toujours du pragmatisme, un programme est toujours bousculé par l’actualité. »
Si la candidate est en phase avec les mesures urgentes prônées par la nouveau Front Populaire, abrogation de la réforme des retraites, SMIC à 1600 €/Net ou encore le blocage du prix des produits de première nécessité, l’écologiste et anesthésiste veut aussi saisir l’occasion de régler des dossiers toujours retardés. « La loi Énergie – Climat est promise depuis quatre ans et il n’y a toujours rien, le projet de loi sur la fin de vie repart à 0, celle sur le grand âge et l’autonomie… On ne va pas tout balayer mais mener rapidement à bien ce qui est attendu par les français. » Dans son programme détaillé, le nouveau Front Populaire parle d’états généraux sur les quartiers prioritaires, les espaces ruraux, une grande conférence sur l’hôpital public, un plan de reconstruction industrielle. Autant d’idées qui ne sont pas sans rappeler les éternels constats dressés par les gouvernements successifs, y compris sous le mandat de François Hollande aujourd’hui candidat, sans n’avoir jamais obtenu derrière de réels changements. L’écologiste veut se porter garante de cette « phase longue », la seule selon elle qui peut endiguer la spirale sociale, économique et environnementale négative. « Sur la santé par exemple, c’est une carte à redéfinir, un modèle de prévention plus fort. C’est ce soutien sur le long terme, après nos mesures urgentes, qui redressera ce service public. Il y a une urgence sur tous les sujets, mais elle ne doit pas occulter un travail de fond. »
M.S