De la Compagnie des Compteurs à Kuba : une histoire bisontine

Le spécialiste dans l’élaboration des solutions billettiques pour les transports en commun emploie 110 personnes sur son site de Châtillon-le-Duc. Il vient de mettre en place le paiement par carte bancaire sur le réseau Ginko

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Marie Zehaf, vice-présidente de Grand Besançon Métropole en charge des mobilités, présentant le 27 janvier le nouveau dispositif de paiement des titres de transport développé par Kuba, une PME innovante de Besançon. ©YQ

La « Compagnie des Compteurs » a été créée en 1872 pour fabriquer des compteurs à gaz. Au fil des acquisitions, la CdC va étendre ses fabrications aux compteurs d’eau et d’électricité. Le site majeur de Besançon qui emploiera jusqu’à 1 000 salariés à la fin des années 60 était situé Avenue Villarceau, à l’emplacement actuel de la Chambre de commerce et d’industrie Saône-Doubs. L’usine construite en 1924, était spécialisée à l’époque dans la fabrication des allumeurs extincteurs des candélabres à gaz. Quel chemin en presque un siècle pour passer des allumeurs de réverbères aux horodateurs puis à l’Open Payement.

Des horodateurs de stationnement à la billettique des transports en commun

Nadine Samba Responsable des ressources humaines est la mémoire de Kuba. Elle a fait partie de l’aventure de la création de l’entreprise en 1991. Cette année-là, Norbert Schuwer et deux autres cadres de Schlumberger quittent le leader mondial des horodateurs de stationnement qui abandonne l’aspect billettique pour se recentrer sur son cœur de métier. Ils créent alors Transmag, spécialiste de la billetterie des transports urbains. Rapidement, l’entreprise bisontine va s’adosser à un groupe australien ICM Mobility Group, très engagé au niveau mondial dans les solutions pour faciliter l’usage des transports publics dans un souci affirmé de transition écologique.

Nadine Samba et les créateurs de Transmag n’imaginaient pas implanter leur activité ailleurs qu’à Besançon. Francs-comtois ils étaient et voulaient le rester. Le fameux « éco système de proximité mariant tous les acteurs (Université, Ecoles d’ingénieurs, Laboratoires de recherche et Entreprises) » si cher à la Maire de Besançon était aussi un atout pour une entreprise à la pointe des innovations numériques. 30 ans après sa création, Kuba emploie à Besançon 110 salariés, à 60% des cadres de haut niveau (ingénieurs informatique) qui développent des solutions de paiement innovantes et souples, essentiellement pour les transports urbains de plus de 200 clients en France : collectivités de moyenne taille et/ou opérateurs de transport public.

Une PME qui se comporte en startup

Les piliers qui fondent la stratégie de Kuba sont bien ceux des startups : l’obsession client, la responsabilité personnelle, placer toujours la barre plus haut, créer une communauté et ne pas oublier les fondamentaux (s’intéresser au problème avant la solution).

Ces comportements qui commandent le succès de l’entreprise bisontine trouvent un écho favorable auprès des ingénieurs formés à Besançon qui possèdent souvent un sens inné pour imaginer le monde de demain. Chez Kuba, la moyenne d’âge des collaborateurs est de 38 ans et, particularité dans le monde du numérique, ils souhaitent souvent « faire un bout de chemin dans l’entreprise » souligne Nadine Samba, l’ancienneté moyenne y est de 9 à 10 ans.

Kuba, c’est aussi la démonstration que, même dans le monde du numérique, on n’oublie pas l’économie réelle et l’importance de la responsabilité sociale et environnementale. Dans la quasi-totalité des entreprises, le profit est un outil pour garantir la pérennité, assurer les investissements et le développement,  jamais une fin en soi. Kuba en est un exemple de plus.

Yves Quemeneur