Doubs. À la rencontre de Noah Kaiser et Charlotte Dumont, représentants francs-comtois de la finale nationale des Ovinpiades

Lors de la 20e édition des Ovinpiades des jeunes bergers à Levier le 16 janvier dernier, Noah Kaiser et Charlotte Dumont ont obtenu leurs tickets pour représenter la région en finale le 22 février au Salon de l’Agriculture.

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Noah Kaiser et Charlotte Dumont
Noah Kaiser et Charlotte Dumont représenteront la Franche-Comté le 22 février au Salon de l'Agriculture ©Cassandra Tempesta

« Je suis très surprise, c’est assez inattendu. Je les avais déjà faites l’année dernière un peu par curiosité et je les ai refaites en espérant terminer dans les dix premiers. Le résultat est tombé, je vais à Paris ». Charlotte Dumont ne cache pas sa joie ce jeudi 16 janvier à Levier. Arrivée 3e ex-aequo lors de la finale régionale des Ovinpiades des jeunes bergers, elle part représenter la Franche-Comté le 22 février au Salon de l’Agriculture pour tenter d’obtenir le titre de Meilleur Jeune Berger de France 2025. Clarisse Tisserand a terminé 2e, mais ayant déjà participé à la finale à Paris en 2024, elle ne peut pas y retourner une deuxième année de suite, selon les règles du concours. 

Une finale nationale pour acquérir de l’expérience

Charlotte Dumont partira avec Noah Kaiser. Tous les deux réalisent un BTS production animale (PA) du lycée agricole Grandvelle, de Dannemarie-sur-Crète. La jeune femme est originaire de Haute-Saône, tandis que son camarade vient d’Alsace, mais ils partagent une opinion commune : la fierté de représenter la Franche-Comté. « Ce sera une plus-value pour le lycée où on a une troupe de 9 brebis. Ça montre que même dans le Doubs, une région à forte dominance bovine, surtout Montbéliarde, il y a malgré tout des bergers qui arrivent à sortir du lot », souligne Noah. 

Il a déjà participé à une finale nationale en 2023, où il avait terminé 4e de France. « Là l’objectif est d’acquérir des connaissances. Paris, je n’y vais pas vraiment pour les places mais vraiment pour l’expérience qu’on vit là-bas. Si j’arrive à finir sur le podium cette année, ce sera bien, sinon tant pis ». Charlotte a bien conscience que la compétition sera rude. « J’ai envie d’y aller, c’est toujours positif et ça m’apportera quelque chose. Ici, on n’est pas très branché moutons donc on va se confronter à des candidats de régions très ovines avec de très bonnes connaissances sur la filière, mais ça ne change rien, on va tout donner », sourit la jeune femme.

L’élevage ovin, un métier passion

La filière ovine s’inquiète du renouvellement des générations. C’est pour cela qu’elle organise les Ovinpiades des jeunes bergers. Ces dernières continuent d’attirer chaque année des jeunes. Pour Noah, il ne fait aucune doute, il suivra cette vocation : « Ça a toujours été une passion depuis tout petit. Mon grand-père m’emmenait déjà voir les brebis. Mon père a continué. Dans le secteur ovin, il y a quelque chose de passionnant. On est toujours dehors, ce n’est jamais deux fois la même journée ». 

Son père a une exploitation en double activité. Le jeune homme s’informe continuellement sur la filière. Il a vu plusieurs systèmes en réalisant des stages dans différentes régions françaises et est parti en Irlande. Avec la finale nationale, il compte bien découvrir les nouvelles innovations. « Je suis double actif, j’ai déjà une base mais il faudra reconstruire une nouveau bâtiment pour agrandir la troupe et pouvoir en vivre. Souvent, on pense qu’un paysan est peu instruit, qu’il n’y a pas besoin de beaucoup d’études mais finalement on se rend compte que si. Ce n’est pas être paysan, mais c’est être chef d’exploitation. Comme une entreprise, il y a des charges, des choses à prendre en compte où chaque acte a des conséquences. Surtout, c’est un travail avec du vivant donc on ne peut pas partir en week-end. Si on le fait, c’est vraiment par passion ».

De son côté, Charlotte a également grandi dans un milieu agricole avec des grands-parents agriculteurs. Elle envisage de commencer dans les organismes, les entreprises para-agricoles. « Toutes les espèces m’intéressent que ce soit bovin, ovin et porcin. Je vais déjà être technicienne et on verra par la suite, mais je soutiendrai toujours les agriculteurs, il ne faut pas les oublier ».