Doubs. La SPA de Besançon-Deluz, rôle essentiel, équilibre précaire

Avec plusieurs indisponibilités simultanées de ses membres au cours de cet hiver, la SPA de Besançon a plusieurs fois fait appel à son réseau de bénévoles pour conserver un fonctionnement correct. Une situation qui rappelle l’importance de l’association mais aussi son équilibre précaire.

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Photo DR

Depuis le 1er janvier, les animaleries françaises ont l’interdiction de vendre des chats et chiens. Une loi votée dès 2021, appliquée trois ans plus tard pour éviter les achats compulsifs, provoquant des abandons derrière. « Quand il s’agit d’un déménagement, d’une usure psychologique ou parce qu’il y a un nouveau-né, c’est difficile de ne pas juger les gens qui abandonnent un animal. Malgré la communication qui est faite depuis des années, trop de personnes considèrent un chat ou chien comme un objet et ne veulent que les bons côtés. », commente Mien Chu, responsable du Refuge des Longeaux, la SPA de Besançon-Deluz depuis novembre 2023. « Cette loi est une très bonne chose. Le circuit de production des animaux est très souvent maltraitant. Notre société avance sur ce sujet, il y a une conscience du bien-être animal qui a bien évolué même si la France reste loin d’autres pays. J’espère que cette mesure apportera aussi plus d’adoptants. »

Cet hiver, l’association est touchée par plusieurs indisponibilités de ses membres actifs : maladies, urgences privées, à plusieurs reprises la SPA a lancé des appels pour trouver des bénévoles le temps d’une journée. Une aide précieuse, essentielle pour les animaux et la SPA, qui reste parfois loin des attentes des participants, tient à rappeler Mien Chu : « Beaucoup de nouvelles personnes ne s’attendent pas à faire la vaisselle, les lessives, du nettoyage des locaux. Seuls les bénévoles très expérimentés peuvent nous aider sur des balades de chiens compliqués par exemple. De notre côté, la SPA est une association mais tout l’aspect logistique doit être géré par quelqu’un de permanent. Les travaux, les achats, prestataires, fournisseurs, la comptabilité… c’est une partie essentielle, longue et du temps que l’on ne peut pas passer avec les animaux, un travail de l’ombre qu’on ne voit pas. » À Besançon, la mobilisation de l’instant fonctionne grâce aux réseaux sociaux où les volontaires se présentent rapidement.

 Aucun accueil du public l’après-midi du 8 au 19 février

 Le 8 février, toujours par manque de personnel, la SPA a annoncé que l’accueil du public l’après-midi, de 14h à 17h, était annulé jusqu’au 19 février. Seules les visites pour les adoptions en cours ont été possibles, sur rendez-vous.« La situation au refuge ne nous permet pas de vous accueillir dans de bonnes conditions, le manque de personnel nous contraint à cette situation extrême, nous nous concentrerons sur les soins aux animaux. Nos bénévoles sont les bienvenus pour soutenir le moral des animaliers en venant prêter main forte pour l’entretien des espaces de vies. » Un message qui rappelle la précarité de l’équilibre. Avec 10 salariés dont une secrétaire dédiée à la partie administrative, le rôle des bénévoles est primordial. « On est entre 6 et 8 animaliers par jour. En dessous, c’est une gestion impossible. »

Le réseau SPA est également une solution « en cas de besoin, pour répartir les dons aussi. Par exemple ici, nous avons reçu une quantité de caisses de chats énorme donc nous avons envoyé du stock à Montbéliard. », poursuit Mien Chu. Un moyen de respecter les conventions signées avec les communes partenaires où en échange d’un financement du refuge à l’année, les membres de la SPA doivent récupérer les animaux abandonnés, faute de fourrière. Le mois de février marque aussi le début de la saison de reproduction des chats avec inévitablement de nouvelles arrivées. Une période que le refuge appréhende toujours moins que l’été. « L’abandon pour un départ en vacances reste notre pire fléau ».

M.S