Depuis plus d’un an, 28% des routes départementales du Doubs sont repassées à 90km/h, soit 1048 kilomètres de sur les 3700 au total. Un retour partiel vécu comme un test pour la collectivité avec un premier bilan présenté par Florence Rogeboz, vice-présidente chargée des mobilités et infrastructures, ce vendredi 29 novembre.
L’opération a coûté 250 000 € et les chiffres sont perçus différemment entre le groupe majoritaire et l’opposition. Pour la vice-présidente, « notre observation se fait de septembre à fin août, entre l’année avant le relèvement de la vitesse maximale à 90km/h et l’année qui a suivi. Nous avons sur cette période une évolution de +10% des accidents corporels avec une diminution de -13,6% des décès. » À cela s’ajoute une hausse de 10% des blessés (+37% de blessés graves).
« C’est s’arranger avec les chiffres »
De quoi faire faire réagir l’opposition départementale. Car les chiffres cités « concernent l’ensemble du département mais pas du réseau routier géré par le Doubs. Quand on fait un focus sur les routes départementales (RD) uniquement concernées par le relèvement de la vitesse à 90 km/h, on a en réalité sur cette même période +47% d’accidents, +33% de blessés et heureusement -25% de décès », commente Raphaël Krucien, co-président du groupe Doubs Social Écologique et Solidaire.
Une légère hausse de la vitesse moyenne
Autre problème dans ce bilan, la série noire de la rentrée scolaire 2024 n’est pas prise en compte. « Elle le sera dans la prochaine observation entre 2024 et 2025 », souligne Florence Rogeboz, précisant que les causses des accidents sont « souvent multifactorielles ». À ce jour, 24 décès sur la route sont à déplorer depuis le 1er janvier 2024. Sur les routes maintenues à 80 km/h, les agents du Département constatent une vitesse moyenne de 83 km/h des automobilistes. Celle-ci passe à 86-87km/h sur des routes repassées à 90. « Les accidents liés à la vitesse le sont souvent avec une vitesse bien au-delà des limitations », ajoute la vice-présidente. « Le problème avec cette demi-mesure, c’est qu’elle perd les automobilistes qui doivent constamment changer de vitesse et ne savent plus où ils en sont. », commente Raphaël Krucien. La commission a rendu un avis favorable pour conserver cette limitation sur l’ensemble des itinéraires concernés.
M.S