Francis Schweitzer, directeur d’ATMO BFC

Si vous entendez dans les médias parler alerte à la pollution ou alerte aux pollens, l’information vient d’une structure régionale agréée par le ministère de l’environnement : ATMO Bourgogne Franche-Comté. Rencontre avec son directeur.

1236
les citoyens souhaitent et sont en droit de respirer un air qui ne nuise pas à leur santé et qui ne présente pas d’impact sanitaire.

Quel est le rôle de votre structure ?

Nous avons en charge la surveillance de la qualité de l’air que ce soit en extérieur ou en intérieur. En clair, Atmo est un acteur du triptyque Air Climat Energie qui a aujourd’hui évolué vers une prise en compte de ce que l’on appelle la santé environnementale. Nous devons en effet prendre en compte que les écosystèmes qui nous entourent ont un impact sur notre santé. Et a contrario, nous humains, avons aussi un impact sur les écosystèmes. Notre rôle est d’être conscients de ce double niveau de lecture des événements. Sachant qu’aujourd’hui, les citoyens souhaitent et sont en droit de respirer un air qui ne nuise pas à leur santé et qui ne présente pas d’impact sanitaire.

Quels sont vos moyens sur le terrain ?

Nous disposons d’un ensemble de 28 stations de mesures implantées en des lieux représentatifs des différents types d’exposition de la population, en ville comme en milieu rural, répartis sur toute la région. Ce dispositif est complété par des laboratoires mobiles permettant d’effectuer des campagnes temporaires. Le tout avec une trentaine de collaborateurs experts dans leurs domaines respectifs.

Parlez-nous de la qualité de l’air extérieur ?

Il s’agit là de celui que nous respirons dans les villes et villages. On distingue les polluants dits réglementés comme les gaz d’échappement ou l’ozone par rapport à d’autres polluants non réglementés comme les pollens et phytosanitaires. La surveillance sur les premiers cités que nous exerçons est très encadrée par des textes venant de l’Union Européenne qui fixe des valeurs limites à ne pas dépasser. Si c’est toutefois le cas, le territoire concerné doit prendre des mesures pour diminuer la pollution, par exemple en réduisant la vitesse maximale autorisée sur autoroute, en promouvant des modes de chauffage plus propres. En ce qui concerne les pollens, nous avons également ce rôle de surveillance sur un sujet qui n’impacte qu’une partie de la population, des personnes sensibles, mais quand même 20% de la population. C’est particulièrement important en ce moment…

Faut-il être aussi vigilants dans les habitations ?

Nous vivons souvent à 80% de notre temps, voir même plus en intérieur. Autre des espaces sont eux aussi sujets à de la pollution qui peut provenir du plafond, des murs, du sol, du mobilier, du chauffage… un véritable cocktail de sources polluantes potentielles. Il y a donc une question de renouvellement de l’air qui est à prendre en considération. Pour prendre un autre exemple, le Haut-Doubs est un territoire riche en granit…et aussi en radon, un gaz naturel que l’on trouve dans le sol. Il pénètre dans les maisons qui sont de plus en plus étanches pour des questions de performance énergétique mais là aussi la question de l’aération se pose.

Vous avez aussi des missions plus spécifiques ?

Nous devons par ailleurs apporter des éléments de connaissance sur les différents niveaux d’exposition des professionnels à certains produits. Je pense notamment aux agriculteurs par rapport aux phytosanitaires utilisé pour traiter leurs champs. Nous sommes donc amenés à accompagner ces utilisateurs sur leurs pratiques pour les rendre moins nuisibles pour leur santé. Un rôle que nous avons également auprès des services publics et collectivités.