Ginette Kolinka, figure de la mémoire de la Shoah de passage à Pontarlier

Ambassadrice de la mémoire de la Shoah, Ginette Kolinka était en visite à Pontarlier samedi 2 avril. Les élus avaient organisé une journée spéciale et la projection du film "Ginette Kolinka, une vie au service de la mémoire".

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Avec la période électorale couplée à une guerre en Europe qui a fait rejaillir les pires images de l’homme, le devoir de mémoire reste plus que jamais essentiel pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. La venue de Ginette Cherkasky, épouse Kolinka à Pontarlier est un symbole. L’ambassadrice de la mémoire de la Shoah s’est rendue en ville pour un temps d’échanges dans la salle Jean Renoir du Théâtre Blier, après la projection du film « Ginette Kolinka, une vie au service de la mémoire ».

Déportée à Auschwitz

Née à Paris en 1925. Par peur des arrestations, la famille franchit clandestinement la ligne de démarcation au cours de l’été 1942 et s’installe à Avignon, où elle s’efforce de reprendre une vie normale. Ginette travaille avec ses parents et ses sœurs sur les marchés. Le 13 mars 1944, en rentrant déjeuner, elle tombe nez à nez avec les gens de la Gestapo venus les arrêter. Elle est incarcérée à la prison des Baumettes, à Marseille, avec son père, son petit frère de 12 ans, Gilbert, et un neveu âgé de 14 ans, Georges. Tous les quatre sont transférés au camp de Drancy le 12 avril et déportés au camp d’Auschwitz le 13.

A l’arrivée du camp, son père et son frère montent sans le savoir dans les camions en partance pour les chambres à gaz. Ginette fait partie des 91 femmes sélectionnées pour le travail. Ginette sera la compagnonne de déportation de Simone Veil et de Marceline Loridans-Ivens. C’est la dernière fois qu’elle verra Georges car il est transporté dans le camp des hommes. Fin octobre 1944, elle est transférée à Bergen-Belsen, puis en février 1945 dans une usine de matériel aéronautique à Raguhn, près de Leipzig. À l’approche de troupes alliées, le 13 avril 1945, Ginette est placée dans un nouveau convoi en direction du camp de Theresienstadt où elle attrape le typhus. Libérée par l’armée Rouge, elle est rapatriée à Lyon le 3 juin, puis rentre à Paris et retrouve 4 de ses 5 sœurs. Léa, l’aînée, déportée à Auschwitz, n’est pas revenue.

Jean-Michel Blanchot, professeur d’histoire au Lycée Edgar Faure de Morteau et président du Souvenir Français du Val de Morteau et du Saugeais animait la soirée apportant un oeil d’expert sur les questions de mémoire.