Elles sont plus d’une centaine d’entreprises, centres de formations et autres acteurs locaux à la recherche d’une ou plusieurs recrues. Après avoir accueilli plus de 1000 visiteurs en 2024, le Salon de l’emploi et de la formation 2025 pourrait bien battre un nouveau record de fréquentation ce 27 mars. La crise horlogère, le marché de l’emploi suisse en baisse et le projet de décret pour inciter les chômeurs ayant perdu leur emploi transfrontalier à reprendre plus vite un poste en France sont autant de raisons d’y croire. Bertrand Guinchard, vice-président de la communauté de communes du Grand Pontarlier (CCGP) en charge de l’Économie y voit plusieurs possibilités : « tout ce qui provoque une augmentation de personnes en recherche d’emploi peut affecter notre événement », commente l’intéressé tout en restant réaliste. « Si la crise horlogère en Suisse met au chômage un frontalier, ses droits peuvent être plus élevés qu’un salaire français, en attendant de retrouver un même poste. À l’inverse, d’autres vivent la crise comme un coup d’arrêt ou une envie de changement. Les transports, les horaires, beaucoup de facteurs négatifs font revenir des frontaliers en France, quitte à perdre un salaire au profit d’un confort de vie. C’est presque de la reconversion professionnelle et notre salon cible aussi ce public ».
Trois profils de salariés ciblés
Lancé en 2019, le Salon de l’emploi et de la formation du Grand Pontarlier cherche à attirer plusieurs profils : les jeunes diplômés entrant sur le marché de l’emploi, les personnes sans emploi ou celles en reconversion. « On priorise toujours les entrepreneurs et organismes de formation du Grand Pontarlier. Ce rendez-vous est né d’une demande de leur part et ils trouvent des solutions grâce au Salon. Ensuite on élargit à des acteurs hors-CCGP, en commençant par les plus fidèles », poursuit Bertrand Guinchard, clair sur les intentions du Salon : « on refuse les commerces et entreprises qui veulent simplement de la visibilité, ce n’est pas le but ».
Un large panel d’emplois et de formations disponibles
L’autre atout du rendez-vous est de réunir un important nombre d’acteurs économiques du territoire au même endroit. La solution aux problèmes des uns se cache parfois dans le fonctionnement ou le secteur d’activité des autres. « Les chefs d’entreprise ne sont jamais totalement informés des possibilités qu’ils ont en matière de recrutement ou de formation pour leurs salariés », glisse Bertrand Guinchard. À l’inverse l’élu cherche de nouveaux moyens pour mieux communiquer auprès des salariés quant au panel d’entreprises et de métiers disponibles sur le Grand Pontarlier et plus largement, le Haut-Doubs. « 90% des métiers existent chez nous, encore faut-il les connaître. On réfléchit à d’autres actions, la newsletter est déjà une bonne chose tout comme la création du label d’entreprises Grand Pontarlier Excellence ». L’élu pense aussi à une journée de portes ouvertes généralisée ou un second rendez-vous « découverte » à l’Espace Pourny. « J’ai en tête l’exemple d’un jeune homme partie à Dijon pour trouver un emploi très technique alors qu’il y avait la même offre à Pontarlier. Il ne le savait pas et ne voulait pas partir ».
La totalité ou presque des visiteurs du Salon vit dans un rayon de 40 kilomètres et leur nombre de désemplit pas : plus de 1000 personnes en 2024, contre plus de 700 personnes en 2019 avec moitié moins de recruteurs à l’époque. Le marché de l’emploi pontissalien reste toutefois lié à d’autres problématiques : « les trois soucis des plus gros employeurs de notre communauté de communes restent la garde des enfants, le logement et les infrastructures routières », confie Bertrand Guinchard. L’arrivée de deux nouvelles micro-crèches à Houtaud, l’installation de tiny houses en 2024 font partie des premières réponses de la collectivité. « J’avais proposé de construire un immeuble avec une dizaine d’appartements temporaires, uniquement destiné aux entreprises pour leurs nouveaux salariés. Une sorte de « logement à durée déterminée » le temps d’une période d’essai, d’organiser le rapatriement de sa famille ou de démarcher les bailleurs… », assure le vice-président en charge de l’Économie, toujours sur la même ligne politique : « on peut tenter toutes les politiques qu’on veut, sans une économie saine, on ne fait rien. Pour conserver notre dynamisme, il faut du terrain et des employés ».
Trois questions à Bertrand Guinchard, vice-président en charge de l’Économie au Grand Pontarlier.
Comment est né ce salon de l’Emploi ?
Avant la crise sanitaire, nous avons fait le constat avec les entreprises que la recherche de salariés était l’une des problématiques récurrentes, voire leur plus gros souci. On n’a rien inventé mais ce Salon de l’Emploi a très vite fonctionné, aujourd’hui plus de 1000 visiteurs franchissent les portes de l’Espace Pourny.
Est-ce un bon signe de toujours retrouver les mêmes entreprises ?
Ça veut dire que le marché de l’emploi est toujours sous tension chez nous. Les grandes entreprises et agences d’intérim ont une activité intense et un renouvellement d’emplois disponibles. Grâce à notre salon, ils trouvent des solutions. Ça ne règle peut-être pas tout, mais ce n’est pas négligeable y compris pour les salariés.
Comment faites-vous pour juger l’efficacité de votre Salon ?
Les entreprises ont 3 questionnaires. Le premier au lendemain du Salon pour avoir leur ressenti sur l’organisation. Le second à la rentrée (septembre), si les contacts établis avec de potentielles recrues se sont concrétisés et quelques mois plus tard si ces employés font partie de l’entreprise. Avec une centaine de salariés ayant décroché un contrat grâce au Salon, ça fait une moyenne d’un emploi par entreprise présente.
M.S