Pour ses 100 ans, le Ski-Club des Fourgs a vu les choses en grand : repas, jeux, animations, biathlon… et même un musée éphémère, créé par Charlotte Barthelet, présidente actuelle du club. « Je suis allée dans les archives du club, je me suis déplacée chez les anciens présidents, j’ai mis des affiches dans tous les commerces des Fourgs pour appeler les gens à raconter leurs souvenirs ou partager leurs documents ». 160 personnes étaient présentes ce 24 mai pour célébrer ce centenaire, y compris tous les présidents vivants.
L’occasion pour découvrir comment s’était bâti le club. « C’était une émanation de la société L’Espérance mise en place par Louis Bulle, un ancien gendarme. Elle était axée sur la pratique du tir. Il y avait aussi d’autres sections au sein de l’association, gymnastique, basket. À cette époque, l’effectif était entièrement masculin. La mixité vient beaucoup plus tard. Ensuite, Pierre Bulle et Robert Berger ont eu l’idée de mettre en place une section de ski, puisque la matière première pour cette discipline se trouvait en abondance dans le village », détaille Charlotte Barthelet.
Une longue lignée de présidents investis
Une pratique qui a beaucoup évolué au fil des décennies : des gros skis en bois avec « leurs chaussures où ils mettaient des lanières » au biathlon, ski de fond, ski alpin et saut à ski aujourd’hui. « À l’époque, il y avait un tremplin en bois », mais, devenu dangereux en se détériorant, les licenciés se rendent désormais à Chaux-Neuve. Pour autant, pour perdurer de si nombreuses années, le Ski-Club compte sur l’envie et la motivation sans faille de ses adhérents ainsi que du bureau.
À 28 ans, Charlotte Barthelet est présidente depuis 2021 et « donne les cours de ski alpin depuis que j’ai 20 ans. C’est ma passion et ça me tenait à cœur d’être présidente ». Tout comme son père avant elle ainsi qu’une lignée de présidents tous investis. Les 100 ans ont été l’occasion de parler de Pierre Aymonier, président emblématique du club pendant 22 ans, qui a reçu la médaille d’or à Jeunesse et Sports. « En discutant avec les gens, j’ai vu plusieurs familles pleurer qui me disaient que sans lui, ils n’auraient jamais pu faire du ski, ils n’avaient pas les moyens de se faire amener aux compétitions ».
Le Ski-Club, créateur de champions
Au fil des années, le Ski-Club a vu émerger ses champions. Yvonne Aymonier, championne de France en 1954 et 1955, 92 ans aujourd’hui et présente à l’événement le 24 mai. Aujourd’hui, c’est Maël Tyrode qui fait la fierté de son club en saut à ski. « Ça fait hyper plaisir. Finalement, on est un petit village, même pas 1000 habitants, mais on a des gros athlètes qui ressortent. On est que 35 licenciés cette année mais on a encore quelqu’un en Équipe de France », sourit Charlotte Barthelet.
Quel avenir ?
Le Ski-Club organise la Ronde des Cîmes, une course qui a lieu le premier week-end de janvier. « À l’époque, dans les années 90-2000, il y avait 600 coureurs. Jusqu’à l’année dernière, on a eu 140 coureurs, cette année 100 ». Un effectif en baisse qui se voit aussi au niveau des licenciés. L’année dernière, le Ski-Club comptait 90 membres, contre 35 aujourd’hui. Un avenir incertain dû au manque de neige ? « En retraçant l’histoire des 100 ans, je me suis aperçue que le manque de neige, comme ce qui nous arrive en ce moment, s’est déjà passé dans les années 30. Cette année, il n’y a pas eu beaucoup de neige, mais sur le site de la Coupe, les enfants ont pu s’entraîner du début à la fin. Après, en alpin, c’est là où c’est compliqué. Notre piste fétiche n’a plus de neige, sauf cette année où on a pu s’en servir, après cinq ans. Mais on a pu faire que trois entraînements d’alpin », nuance Charlotte Barthelet, les discussions sur l’avenir du club étant encore en cours.
