Agriculteur à Urtière où il élève des vaches laitières, à 24 ans, Sylvain Houser est aussi un homme des bois. Depuis son jeune âge en effet, il aime se rendre en forêt. Dès l’adolescence, c’est tronçonneuse en main qu’il s’y rendait. Une époque où il va aussi découvrir une discipline où il brille aujourd’hui. « C’était à une fête du bucheronnage, j’ai vu quelqu’un faire de la sculpture sur bois avec une tronçonneuse alors je me suis dit que je pouvais essayer » explique le jeune homme.
Sur des souches ou des billes de bois, il commence à réaliser ses premières morilles. Les débuts sont concluants. A tel point qu’à tout juste 16 ans, il participe en Isère au championnat de France de la discipline et termine deuxième. Une belle reconnaissance d’un talent naissant qui n’a cessé de se confirmer depuis. « Je fais d’abord ça pour moi comme en réalisant une sculpture de mon chien, un bouvier bernois. Mais si on me demande quelque chose de particulier je le fais avec plaisir » ajoute-t-il humblement. Parmi ces œuvres, au centre du village de Fessevillers, un aigle et un souffleur de verre attirent l’œil. « Il faut prendre son temps, avoir de la patience » poursuit-il encore. « J’alterne entre grosse tronçonneuse pour dégrossir le morceau de bois et de plus petites pour les détails et les finitions ». Car il faut bien l’admettre, l’activité est réellement artistique, pleine de finesse. Sylvain fait valser les copeaux et cisèle le bois pour transformer un tronc d’arbre en œuvre d’art. Rien d’étonnant donc d’avoir été sollicité par le maire de Maîche Régis Ligier au moment de l’abattage de sapins dans le Parc du Château du Désert. L’artiste est alors entré en scène. « Il me faut environ deux heures pour chaque sculpture ». Chouettes, biches, écureuils… le spectacle vaut le détour et attire déjà les maîchois. Ils ont déjà été des milliers à admirer les photos diffusées par la mairie sur les réseaux sociaux et beaucoup se sont déjà rendus dans le parc. Pas besoin de se presser puisque les sculptures de Sylvain Houser vont rester là et faire partie du décor, donnant au lieu une belle touche champêtre au cœur de la ville.