Malgré un potentiel important dans les zones frontalières notamment où les distances quotidiennes sont parfois longues pour se rendre au travail de l’autre côté de la frontière, le covoiturage connait encore de nombreux freins : « il y a par exemple le sentiment de perte d’indépendance, la perception de complexité liée à l’organisation, le manque de confiance aussi » explique Inès Maire-Amiot, chargée de mission transition énergétique et mobilités au Parc naturel régional du Doubs Horloger, Pnr qui s’est emparé de cette question. « La priorité est de viser les déplacements domicile-travail entre salariés d’une même entreprise ou d’un même site ». Une politique initiée dans l’Arc Jurassien depuis des années et qui a déjà convaincu 180 entreprises, regroupant 41 000 collaborateurs, qui ont adhéré au dispositif. 25 % des collaborateurs de ces sociétés participantes font désormais du covoiturage. Un réseau de 87 aires de covoiturage est d’ores-et-déjà en place sur cette vaste zone géographique dont 20 sur le territoire du Parc, des espaces bien identifiés par des panneaux de signalisation.
Inciter pour séduire
Mais il reste beaucoup de travail à faire, d’autant plus quand on sait que le nombre de frontaliers ne va cesser de croitre dans les années à venir. « Il est possible de donner aux covoitureurs, comme cela se fait déjà dans certaines entreprises, des avantages de stationnement sur le lieu de travail avec des places réservées proches de l’entrée, places assurées ou gratuites uniquement pour les covoitureurs ». Assurer une garantie trajet en cas d’annulation du conducteur ou en cas d’urgence ou de besoin par autopartage ou taxi est un autre axe de réflexion. « Pour convaincre, il faut continuer à mettre régulièrement en place des actions d’animation en entreprise pour faire connaître l’offre de covoiturage, et proposer un accompagnement personnalisé des salariés ». En rappelant également les motivations qui ont convaincus ceux qui déjà ont mis fin à leur autosolisme : Ne pas être seul en voiture, éviter les risques d’accident à cause de la fatigue et enfin, c’est important en ce moment, faire de substantielles économies en partageant les frais. L’Arc Jurassien estime ce chiffre à 2300€ par covoitureur. De quoi faire réfléchir.
ENCADRE
Un challenge bien doté
Du 19 au 23 septembre se déroule le traditionnel Challenge covoiturage de l’Arc jurassien avec de nombreux prix attractifs à la clé. À deux, trois, quatre ou cinq personnes par véhicule, l’essentiel est de rompre avec l’autosolisme, de faire les trajets domicile-travail à plusieurs. Le concours est ouvert aux collaborateurs des établissements de tout l’Arc jurassien franco-suisse qui doivent s’inscrire directement sur internet (www.covoiturage-arcjurassien.com) Les entreprises ayant comptabilisé le plus d’inscrits par rapport à leur nombre de collaborateurs recevront un prix. Neuf équipes de covoitureurs recevront un bon dans un restaurant gastronomique de la région. Quant à la grande gagnante, elle recevra un bon pour une année d’essence. Intéressant non ?