Besançon. Une Maison des femmes, pour quelle(s) mission(s) ?

La Maison des femmes a été l'un des débats du premier conseil municipal de Besançon depuis la rentrée. Si l'opposition a manifesté son désaccord concernant le montage financier, le projet est validé par l'ensemble du conseil.

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Ludovic Fagaut a demandé certaines explications sur l’intérêt de ce projet de « Maison des femmes » en lieu et place de la résidence autonomie Henri Huot. Les questions portaient sur la présence permanente des associations d’aides aux victimes de violences intrafamiliales comme Solidarité femmes 25. Valérie Haller, conseillère déléguée aux droits des femmes, a souligné l’importance d’un lieu unique permettant à toutes les femmes en difficulté sociale, financière ou victimes de maltraitance, de trouver une écoute par des équipes pluridisciplinaires. Elles évitent ainsi l’écueil d’aller d’une adresse à l’autre.

La Maison des femmes ne traite pas seulement les femmes victimes de violences intrafamiliales. Sa mission couvre tous les champs de l’action sociale et familiale pour les femmes bisontines ou franc-comtoises. Ainsi, précise Valérie Haller « La Maison des femmes n’a pas vocation à héberger des femmes en détresse et les isoler d’un mari ou conjoint violent. Il existe à Besançon des logements pour les accueillir. Ils doivent être parfaitement anonymes pour éviter la récidive des violences ».

Un financement qui interroge l’opposition

Ludovic Fagaut et les élus de « Besançon maintenant » ont soulevé le financement du projet évalué à 1,7 million d’euros et notamment l’expérimentation d’un « emprunt citoyen » à hauteur de 400 K€. Guillaume Bailly s’attarde sur le coût de cet emprunt, géré par un intermédiaire rémunéré à 2,8%. Il considère également que « le taux proposé aux épargnants (4% brut) cache un piège puisque l’emprunt est remboursé en capital et intérêts chaque semestre pendant 4 ans ». Il s’étonne enfin que certains produits de cession soient placés sur des comptes à terme au lieu de servir à cet investissement. Au final, l’opposition a validé le projet de Maison des femmes mais s’est opposé au montage financier.

Billet d’humeur

Sur les 73 rapports soumis au vote du conseil municipal, 26 ont été votés sans débat, l’opposition ayant quitté la séance. On aura simplement noté l’opposition habituelle des élus du Parti Communiste et d’A Gauche Citoyens sur la vente de logements sociaux à Palente et à Montrapon. La discussion sur la déconstruction et la reconstruction de l’école maternelle et élémentaire Champagne aurait été intéressante, particulièrement sur l’usage de « salles d’isolement pour les enfants »

L’avenir du territoire est dans son industrie

Les conseils municipaux se suivent et se ressemblent. Avec l’échéance de 2026 qui approche, il est à craindre qu’aucune décision d’ampleur ne soit prise pour l’avenir de Besançon et de son agglomération. Pourtant, il y a urgence à dynamiser ce territoire riche de ses femmes et hommes, riche de ses savoir-faire. C’est l’attractivité du territoire qui fera de Besançon une terre d’accueil pour l’industrie et l’investissement des entreprises, seules créatrices de richesse pour la collectivité. L’interview de Nicolas Bodin, vice-président chargé de l’économie à GBM,  dans l’Est Républicain l’affirme « il faut en débattre ». Un sujet autrement plus utile que le prix ou la dimension des barbecues.

Yves Quemeneur