Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’ampleur des destructions était telle dans certains départements du Nord-Est de la France que l’Etat a sollicité des communes éloignées du front pour faire preuve de solidarité et participer à l’effort national de reconstruction. Marrainage ou même adoption étaient proposées pour sceller des liens qui dans certains cas perdurent encore.
Ainsi, en 1919, Le Russey aidait financièrement Villers-devant-le-Thour à se reconstruire. Le conseil municipal de la commune ardennaise a depuis décidé de rebaptiser la place du village, place du Russey, en témoignage de reconnaissance et pour perpétuer le souvenir de ce geste généreux.
Le commune de Bonnétage a quant à elle octroyé à l’époque à Fresne-en-Woevre dans la Meuse un don de 10000 francs obtenus grâce à la coupe de bois de la forêt du village. Récemment encore, une délégation composée de membres du conseil municipal et d’habitants s’est rendue dans la Région Grand-Est pour célébrer les 100 ans de la reconstruction, visitant avec émotion le site du fort de Vaux et l’ossuaire de Douaumont, qui témoignent de l’ampleur des dégâts notamment humains engendrés par la première guerre mondiale.
Quant à la commune du Barboux, elle s’est liée au village martyr des Eparges dans la Meuse jusqu’à aboutir à un jumelage officiel en 2018. En avril 2023, des délégations des deux villages se sont même rendues ensemble au Panthéon à Paris au pied du tombeau de l’écrivain Maurice Genevoix. Et, un siècle après, à la suite de l’orage de grêle dévastateur de juillet 2023, le village meusien des Eparges a à son tour fait un don de 1000 € pour aider celui du Barboux. Un beau retour de l’histoire.