« La boucle est bouclée »
Plus de vélos et moins de voitures : la suppression de la circulation automobile est donc actée sur le pont de la République. Les travaux vont commencer au début des vacances scolaires d’hiver pour une mise en service à la fin du mois de février. Pour Marie Zehaf, vice-présidente de GBM en charge des mobilités il s’agit « de sécuriser le pont pour les cyclistes et offrir plus de confort pour les piétons ».
Les chiffres sont parlants. 3 000 véhicules/jour en moyenne empruntent le pont de la République quand le pont Robert Schwint et celui de Bregille enregistrent chacun plus de 8 000 véhicules/jour. Marie Zehaf précise « aux heures de pointe, le pont de la République voit passer environ 300 voitures, soit 13% du trafic, 51% de voyageurs dans le tram, 6% de cyclistes et surtout 30% de piétons, soit 700 personnes ». Les services de la voirie estiment que le report du trafic automobile sur les deux autres ponts n’augmentera pas significativement les embouteillages déjà constatés. Daniel Mourot, le directeur des mobilités à Grand Besançon Métropole, reste prudent sur ce report. « Nous ne disposons pas sur cet axe d’une enquête origine-destination, seul moyen pour connaître en amont d’un aménagement les conséquences sur la circulation ».
Avantages non négligeables de cet aménagement, les familles avec enfants qui se rendent du centre-ville au parc Micaud bénéficieront d’un accès plus sécurisé et les cyclistes ne seront plus obligés de slalomer entre piétons et voies du tram au risque de renverser les uns et de percuter les autres.
Moins de places de stationnement ? Pas sûr selon Marie Zehaf
Ludovic Fagaut, le chef de file de l’opposition municipale, a diffusé sur les réseaux sociaux de nombreuses photos illustrant des attaches vélos désespérément vides. Son argument politique est simple « la Ville veut supprimer les places de stationnement des voitures pour laisser la place aux vélos ». Marie Zehaf réplique « d’une part, prendre des photos d’attaches vélos en plein hiver n’a pas grand sens. D’autre part, la loi LOM du 26 décembre 2019 impose aux municipalités de supprimer les places de stationnement immédiatement en amont d’un passage piétons. En l’espèce, nous ne faisons que respecter la réglementation ». L’élue en charge des mobilités ajoute que le vol de vélos a considérablement augmenté et qu’il faut donc mieux les sécuriser.
6 230 places de stationnement gratuites en centre-ville
La Ville comptabilise 26 500 places de stationnement sur le périmètre de Besançon. 11 540 sont situées dans le centre-ville dont 5 310 sur des places réglementées (parkings publics souterrains ou en surface et places soumises à un paiement par horodateur).
40% des véhicules ne paient pas de droit de stationnement, leur temps de stationnement n’excédant pas une heure. Pour les professionnels, la Ville a transformé 51 places de stationnement en zones de livraison (32 dans l’hyper centre et 19 sur le quartier Battant). « La situation est apaisée avec les professionnels » ajoute Marie Zehaf qui revendique « une équité de traitement pour tous les usagers du stationnement, qu’ils soient professionnels ou particuliers ».
316 nouvelles places de stationnement
Depuis 2020, Besançon a aménagé des zones de covoiturage mais également des places non réglementées (gratuites) comme par exemple sur la ZAC Vauban. Dans le même temps, 200 places ont été transformées pour les personnes à mobilité réduite (6 places rue Leonard de Vinci et rue Saint Martin) ou supprimées (14 places rue Beauregard).
La municipalité de Besançon oscille depuis 2020 entre pragmatisme et dogmatisme. La Maire de Besançon maintient sa ligne politique. « Je veux apprendre aux bisontins à laisser leur voiture au garage ».
Autre point d’information, toujours sans vote…l’énergie et la biodiversité
La Maire de Besançon réaffirme sa volonté de supprimer les îlots de chaleur et de reverdir un centre-ville devenu trop minéral. C’est la gestion énergétique qui préoccupe surtout la municipalité. Jean-Emmanuel Lafarge qui a en charge la maîtrise de l’énergie et le schéma directeur des écoles, souligne « la facture énergétique a augmenté dernièrement de 30 à 40%. Nous allons nous engager vers un mix énergétique faisant la part belle aux énergies renouvelables et nous devons aller vers une réduction de 30% de notre consommation ».
On ne retiendra que ces échanges entre majorité et opposition. Cette dernière conteste l’aménagement du pont de la République, soulignant l’absence de concertation avec les riverains et les commerçants de la boucle. De son côté, la majorité souligne avoir « informé » les commerçants… ! Concertation ou information, le sens des mots est bien différent.
Le conseil municipal du 27 janvier augure mal des prochaines réunions municipales. Les uns et les autres entrent dans l’invective, se servant du conseil municipal de Besançon comme d’une tribune politique à deux mois et demi de l’élection présidentielle. Pas sûr que les habitants de Besançon y trouvent leur compte.