1 900 enfants placés sur décision judiciaire dans le Doubs. Le département est chef de file de la protection de l’enfance. Son rôle est de prévenir, protéger et accompagner les enfants orphelins ou placés sans protection parentale. 484 enfants sont logés chez les assistants familiaux, 113 en maisons d’enfants à caractère social. Dans le cadre du plan d’actions 2024-2027, le Département souhaite étendre son dispositif d’accueil en permettant le regroupement de fratries. C’est l’objectif de l’accord trouvé avec SOS Villages d’enfants.
Le haras national de Besançon, un lieu qui a du sens
Ce site exceptionnel est la propriété du département depuis 1852. Le haras national a fermé ses portes en 2022. Il fallait trouver une nouvelle destination à ce lieu emblématique de Besançon. Sur plus d’un hectare de bâtiments, d’espaces verts, d’arbres centenaires et à proximité du centre-ville de Besançon, la décision a été prise de travailler avec l’association SOS Villages d’enfants.
Conserver le patrimoine
« Nous ne pouvions pas nous résigner à céder ce patrimoine historique connu de générations de bisontins. » En faisant le choix de l’enfance, « cet endroit continuera à vivre pour des enfants qui ont droit à un environnement familial comme les autres ».
11 maisons SOS sur le site du haras national
Les deux chevaux sculptés à l’entrée du haras et l’appellation « haras national » seront conservés. Le village d’enfants comprendra 11 maisons pouvant accueillir de 4 à 6 enfants (normalement deux fratries différentes). Une maison commune sera dédiée aux activités et aux bureaux administratifs. Une maison des familles pourra recevoir éventuellement les parents ou les proches des enfants placés sous un strict contrôle du personnel du village.
L’encadrement du village est assuré par l’association SOS Villages d’enfants. Une équipe d’environ 40 professionnels (éducateurs, psychologues, aides familiales) accompagnent les « mères SOS ». Véritables parents de substitution, ces mères (ou pères) SOS sont mobilisées auprès des enfants pendant 3 semaines d’affilée 24h/24, comme une véritable mère au foyer en quelque sorte. Les enfants trouvent ou retrouvent ainsi les capacités de grandir avec ses frères et sœurs, de trouver la sécurité affective et les repères éducatifs dont ils ont besoin.
Le village accueille des enfants de tout âge (à l’exception des nourrissons), souvent jusqu’à leur majorité. Le cadre de vie se rapproche le plus possible d’un fonctionnement familial normal. A leur majorité, l’association propose à chaque enfant une période de transition et de suivi pour les accompagner dans leur vie d’adulte.
Le calendrier prévisionnel des travaux sur le site du haras prévoit la pose de la 1ère pierre le 7 novembre 2024 pour une arrivée des enfants dans les différentes maisons entre mai 2026 et mars 2027.
Un village de 50 enfants à l’Isle-sur-le-Doubs
La commune a cédé pour l’Euro symbolique une parcelle agricole à proximité du collège et des équipements sportifs. Il est prévu de construire une dizaine de maisons pour les enfants comme celles de Besançon. Une cinquantaines d’enfants y seront accueillis et encadrés par 40 professionnels de l’association SOS Villages d’enfants. Ce programme de construction va démarrer en novembre 2024 pour une mise à disposition aux enfants en 2027.
Un budget important pour le département
Le coût de construction et/ou de réhabilitation des deux villages (Besançon et L’isle-sur-le-Doubs) s’élève à 10 millions d’euros financé par l’association.
Le département assure la prise en charge intégrale du fonctionnement des deux structures à hauteur de 7 millions d’euros par an. La subvention d’investissement s’élève à 3 millions d’euros pour le site du haras et 1 million pour le village d’enfants de l’Isle-sur-le-Doubs. Le département demeure propriétaire des deux sites.
SOS Villages d’enfants, « l’enfant au cœur du projet associatif »
L’association SOS Villages d’enfants a vu le jour en 1949 en Autriche et en 1956 dans le nord de la France. L’association d’utilité publique offre à des frères et sœurs sans protection parentale, un cadre de vie familial et l’assurance d’une relation affective et éducative stable auprès d’une mère ou d’un père SOS. En France, l’association gère 20 villages d’enfants et une dizaine sont en construction. Environ 1 000 enfants et jeunes sont accueillis et accompagnés.
Face à l’importance que revêt l’accompagnement des fratries confrontées à des parcours de vie difficiles, la décision du département s’inscrit dans « une démarche d’humanité et de sensibilité » selon les termes de Christine Bouquin. Une façon de s’occuper de ces fratries avec la gestion du cœur.