Au plan national, l’absence de politique économique clairement définie avant les élections législatives ajoute à l’attentisme des chefs d’entreprises.
Les défaillances d’entreprises toujours très faibles…
Selon la Banque de France, le nombre de défaillances d’entreprises reste proche de 30 000 sur les 12 derniers mois, en recul toutefois de 45% par rapport à 2019. A fin mars 2022, le chiffre cumulé (avril 2021 à mars 2022) a augmenté de 6,3% comparé à la période entre avril 2020 et mars 2021. La Banque de France souligne que la comparaison est à prendre avec précaution, la période de référence comprenant le premier confinement pendant laquelle les tribunaux de commerce étaient fermés puis la mise en œuvre des mesures de soutien en trésorerie évitant les états de cessation de paiement.
« A fin mars, les chiffres de défaillances d’entreprises restent globalement inférieurs à ceux observés en 2019 » précise la Banque de France « malgré l’interruption des dispositifs de soutien ». Les analystes de l’organisme financier notent « qu’il n’y a pas à ce stade de signe d’une vague de faillites à venir ». La poursuite des hausses de prix, en particulier de l’énergie, pourrait impacter significativement les comptes des entreprises et entraîner une baisse de la croissance et donc du pouvoir d’achat et de l’emploi.
L’INSEE confirme les chiffres de la Banque de France. « La reprise reste suspendue aux incertitudes liées à la crise sanitaire et au contexte international ». Les défaillances d’entreprises demeurent à un niveau historiquement bas au quatrième trimestre 2021. Ainsi, un peu moins de 1 000 défaillances sont enregistrées au quatrième trimestre contre près de 2 000 fin 2019. Sur un an, leur nombre baisse de 0,9 %. Par ailleurs, en Bourgogne Franche-Comté comme partout en France, « les créations d’entreprises progressent de 2,2% au dernier trimestre » note l’INSEE. 7 800 entreprises ont été créées au 4ème trimestre 2021 dont 4 800 microentreprises, en hausse de 3,4%.
La pérennité des microentreprises et les incertitudes internationales pourraient rebattre les cartes et entraîner une augmentation des défaillances dans les mois à venir.
Stabilité sur le front de l’emploi
En ce début d’année 2022, le nombre d’heures rémunérées en Bourgogne Franche-Comté est en léger repli alors que l’économie régionale était en croissance au dernier trimestre 2021. L’emploi est globalement resté stable malgré une nette croissance de l’intérim entre octobre et décembre 2021. A contrario, l’emploi dans l’industrie, affecté par les difficultés d’approvisionnement et le coût des matières premières, poursuit son repli.
L’emploi salarié en Bourgogne Franche-Comté progresse de 1,2% en variation annuelle en 2021, moitié moins fort que sur le territoire national (+ 2,8%). La Saône-et-Loire et la Côte d’Or sont les meilleurs élèves (+1,9% et +1,5%), le Doubs peine à progresser à +0,6% alors que le Jura bondit de 1,4%.
L’emploi frontalier toujours en progression
Les salariés travaillant en Suisse ont atteint au 4ème trimestre 2021 le nombre record de 41 000, en progression de 2,9%, dont près de 30 000 résidant dans le Doubs. L’emploi frontalier a également augmenté dans le Jura et le Territoire de Belfort. L’essentiel des frontaliers travaillent dans le canton de Vaud qui voit le nombre de ses frontaliers augmenter de 8,9%, la plus forte hausse depuis 2012.
L’emploi privé en hausse et le secteur public en baisse
Au quatrième trimestre 2021, les créations d’emploi dans le privé ont compensé les pertes du secteur des services non marchands. Après une nette progression durant l’année 2021, l’emploi privé s’est stabilisé sur les trois derniers mois. La Bourgogne Franche-Comté enregistre 940 emplois supplémentaires (+ 2 430 dans le privé et – 1 490 dans le secteur public).
Qu’il s’agisse des études et enquêtes de la Banque de France, de Pôle Emploi, de l’INSEE ou de l’URSSAF, elles ont le mérite de donner une photographie précise à un instant T. Toutefois, comme une photo de paysage prise à quelques heures de différence, le soleil peut laisser la place à la pluie et inversement. Tous ces chiffres sont donc à prendre avec beaucoup de précautions. Ils démontrent au moins que la Franche-Comté et notamment le Doubs, dispose d’atouts indéniables. Ils démontrent également que ce sont les entreprises privées, quelles que soient leur taille, qui tirent la croissance et l’emploi. La prochaine Assemblée Nationale devra en tenir compte.