Grand Besançon. Logement ou entreprise, faut-il choisir ?

Le dernier conseil communautaire de Grand Besançon le 19 décembre, était à l’image des querelles politiques nationales qui animent la vie publique depuis 6 mois. Sous la contrainte de la loi ZAN, faut-il privilégier le logement social en réduisant le foncier disponible pour le développement économique ? Anne Vignot, qui apprécie les débats, aura été servie !

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Conseil communautaire de Grand Besançon le 14 novembre 2024 ©YQ
« Il ne faut pas opposer habitat et économie »

Pascal Routhier, Maire de Saint Vit et vice-président en charge de l’habitat, connaît bien le sujet. Il a tenté de ramener du bon sens dans un débat « idéologique » qui dessert l’intérêt de l’agglomération et de ses habitants.

Le schéma des Zones d’Activités Économiques (ZAE) adopté en 2022, a été revisité pour offrir d’ici 2050, 114 hectares de foncier brut à aménager (quand on parle de foncier brut, cela inclut les voiries et aménagements communs, soit un foncier réellement disponible moitié moins grand NdlR).

Alors que l’agglomération bisontine demeure un territoire en croissance démographique (le seul avec Grand Dijon dans la Région NdlR), le schéma d’aménagement des zones d’activités opposait de nombreux élus, maires des communes périphériques, l’opposition bisontine aux tenants d’un strict respect de la loi ZAN (Zéro Artificialisation Nette) inscrite dans la loi Climat et Résilience.

Une nouvelle offre insuffisante

C’est l’avis de Marcel Felt, maire de Miserey-Salines qui souligne que cette actualisation à 114 hectares ne répond pas aux besoins du territoire. C’est le cas de certains maires du Plateau qui insistent « sans développement économique, nos villages deviendront des cités-dortoirs de Besançon ».

Daniel Huot, le maire de Mamirolle, s’inquiète du retard dans l’aménagement de la zone Noret. « Sans développement économique, notre commune sera agréable…pour y faire du vélo » a-t-il envoyé à l’adresse d’Anne Vignot, dont les élus EELV de GBM se sont abstenus sur l’augmentation des zones d’activités économiques !

Le développement économique sera au cœur de la prochaine échéance municipale

Les opposants à la maire de Besançon, et présidente de Grand Besançon Métropole, sont impatients d’en découdre, à l’image de Laurent Croizier et Ludovic Fagaut. « Le développement économique, c’est ici et maintenant » claironne le député Modem quand le maire de Boussières s’inquiète du « brouillard avec des élus qui ont des visions économiques opposées ».

Plus raisonnable, Nicolas Bodin, vice-président PS en charge de l’économie, affirme « je crois à la nécessité du développement économique ». Mais il se retranche derrière le cadre réglementaire et législatif qui oblige à de multiples études préalables à l’aménagement économique.

Nicolas Bodin renvoie également les élus à leur responsabilité vis-à-vis des citoyens. « Plus de foncier pour l’économie, c’est moins de foncier pour le logement…comment imposer de l’habitat collectif à une population qui rêve de maison individuelle ? »

Pour autant, l’élu socialiste de Besançon doit prendre conscience que c’est l’économie qui tirera le besoin de logements et pas l’inverse…sinon à construire toujours plus de logements sociaux pour des habitants sans emploi !

Yves Quemeneur