
» La transformation en université expérimentale Marie & Louis Pasteur répond à une nécessité de cohésion et de compétitivité dans un environnement académique de plus en plus exigeant « rappelle Macha Woronoff, Présidente de l’Université de Franche-Comté et Présidente-fondatrice de l’EPE Université Marie & Louis Pasteur. Établissement pluridisciplinaire, l’Université Marie & Louis Pasteur regroupe les 11 composantes universitaires de l’ex-université de Franche-Comté, 2 établissements-composantes (UTMB et SUPMICROTECH-ENSMM) et 6 établissements associés (le site Arts et Métiers de Cluny, le CHU de Besançon, l’EFS Bourgogne Franche-Comté, le CROUS BFC, l’ESTA et l’ISBA).
35 000 étudiants et 2 000 enseignants-chercheurs
» L’union est la trajectoire qui permettra la réussite commune « .
L’université Marie & Louis Pasteur fixe haut la barre de ses ambitions. Pour les acteurs de l’EPE, il s’agit de renforcer l’attractivité des formations et favoriser l’inclusion des étudiants, conforter son excellence académique et scientifique. Le but est également de poursuivre les partenariats avec le milieu socio-économique et favoriser l’innovation par des transferts recherche-entreprises. Enfin garantir le développement et le rayonnement de l’Université Marie & Louis Pasteur dans un contexte de forte compétition nationale et internationale.
Nouvelle identité, nouveau logo, pour trois ans seulement
Alors que le Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER), une instance nationale consultative de 68 membres, avait rejeté les statuts de l’Université Marie & Louis Pasteur, celle-ci est malgré tout officiellement enregistrée comme Établissement Public Expérimental (EPE) à l’image de l’EPE Université de Bourgogne Europe. Fin 2028, ces EPE qui sont actuellement au nombre d’une vingtaine en France, devront avoir prouvé leur pertinence au plan national et international. Besançon a de sérieux atouts dans sa manche. À l’issue de cette période transitoire, l’Université Marie & Louis Pasteur deviendra « Grand Établissement ». Le nouveau sigle (encore un) permettrait alors de disposer d’outils de gouvernance adaptés, partiellement exonérés du statut universitaire…tout en restant fondamentalement une université ! Un sabir administratif de plus ?
Les deux EPE de Bourgogne Franche-Comté sont désormais bien scindés même s’ils vont continuer à coopérer dans le cadre de France 2030 et des écoles doctorantes. Seule Agro Tech à Dijon n’est pas arrimée aux nouveaux EPE, cette école étant déjà « Grand Établissement ». Le décret portant sur la création de l’Université Marie & Louis Pasteur, est co-signé par Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire ! Quand l’excellence alimentaire rejoint l’excellence intellectuelle et professionnelle.
L’Université, entre sigles et acronymes
Créé en décembre 2010, le PRES BFC (Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de Bourgogne Franche-Comté) se voulait les prémices d’une grande Université fédérale unissant les deux régions. En 2015, le PRES BFC se transforme en COMUE UBFC (Communautés d’Universités et Établissements de Bourgogne Franche-Comté). En 2022, l’Université de Bourgogne se désengage de la COMUE. Place à l’expérimentation avec l’EPE (Établissement Public Expérimental), un statut juridique issu de la loi ORE (Orientation et Réussite des Étudiants) de 2018.
L’une des plus anciennes universités de France
L’Université de Franche-Comté aurait pu être la 3ème université fondée en France. En 1287, Othon IV, souverain du Comté de Bourgogne (autrement appelé Franche-Comté) en avait eu l’intention qui ne s’est pas concrétisée. C’est donc en 1423 que le Duc Philippe Le Bon installe à Dole l’Université des deux Bourgognes (la « ducale » et la « comtale »). Le corps professoral est essentiellement comtois enseignant à 268 étudiants en 1562. Furieux que Dole ait longtemps résistée à l’armée de Louis XIV, en 1691, la ville jurassienne perd son statut de capitale régionale au bénéfice de Besançon. Malgré la promesse du Roi Soleil de ne conserver qu’une seule université dans le duché et le comté, une faculté de droit canon et de droit civil est créée à Dijon en 1723. L’Université de Franche-Comté est bientôt reléguée et son coup de grâce est porté par un décret de la Convention en 1793, qui supprime toutes les universités de l’ancien régime. Ces quelques mots pour tenter d’expliquer que l’Histoire a souvent le hoquet et rend la digestion révolutionnaire difficile ! Faut-il toujours se couper de ses racines ?