Michel Baverel, président du comité de rugby du Doubs

Alors que la coupe du Monde a débuté en France, où en est dans le département ce sport parfois mal considéré. De nombreux axes de développement existent et sont mis en place par le comité et les clubs afin d’augmenter le nombre de licenciés.

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Que pèse rugby dans le paysage sportif du Doubs ?

Notre comité représente la Fédération Français de Rugby dans le département avec pour mission première d’être présent aux côtés des clubs pour promouvoir et développer notre sport. On compte à ce jour un millier de licenciés répartis dans 9 clubs : le CA Pontarlier, Les Redoubstables, qui sont uniquement des féminines, l’Olympique de Besançon, le Rugby Club de Morteau, ceux du Pays Maichois et du Plateau 25 du côté de Valdahon, le Rugby Union Plateau 25 Morteau qui regroupe les seniors des deux clubs, l’US Baumoise et l’UFAR qui regroupe des vétérans.

 

ça peut paraitre peu comparé par exemple au football ?

Le Doubs n’est pas historiquement une terre de rugby comme peut l’être le Sud-Ouest où on trouve quasiment un club dans chaque village. L’image du rugby peut aussi faire peur car c’est vrai, c’est un sport collectif de combat…pas facile à faire accepter aux parents pour leurs enfants. Pourtant, il faut bien avouer que notre sport a beaucoup évolué et que la médiatisation a permis de s’en rendre compte. Le rugby moderne se joue avec moins d’affrontement physique qu’il y a quelques années encore. On est plus dans l’évitement et la stratégie et on ne compte que peu de blessures. Par ailleurs, dans nos écoles de rugby, la pratique est adaptée à la morphologie des enfants qui découvrent les phases de placage sans risque. Le rugby au toucher se met aussi mise en place parallèlement, ouvert à tous, même aux adultes, sans aucun placage.

 

Comment faire pour développer le rugby dans le département ?

Nous allons dans les écoles avec la possibilité pour les établissements qui le souhaitent d’avoir à leur disposition notre conseiller technique départemental, un salarié du comité diplômé d’un brevet d’Etat, qui peut animer des sessions de découverte du ballon ovale. C’est l’un des moyens d’attirer l’attention sur notre sport en plus de ce que font aussi certains clubs auprès des scolaires comme à Pontarlier ou Besançon. D’autres initiatives permettent cette découverte comme récemment lors d’une mini coupe du monde que nous avons organisée à Morteau, un secteur où par ailleurs une option rugby a été mise en place dans les collèges. Réussir à convaincre les enfants et adolescents de nous rejoindre est la clé de notre développement car on constate qu’il est ensuite beaucoup plus difficile de ne commencer à pratiquer qu’à l’âge adulte.

 

Les filles sont-elles également une cible de recrutement ?

En effet, c’est une forte volonté de la part de la fédération qui souhaite développer le rugby féminin. A ce titre, les bons résultats de l’équipe de France sont une formidable locomotive. On note une augmentation de bon augure dans les écoles de rugby où les filles sont de plus en plus nombreuses. Au niveau local, les obstinées de Besançon et les Redoubstables du secteur de Pontarlier sont de bonnes représentantes. Quant au recrutement, il se fait beaucoup par connaissances, souvent des histoires d’amitié entre les uns et les autres.

 

Certaines se sont d’ailleurs illustré cet été ?

Quatre filles d’une entente du Haut-Doubs ont participé au Challenge Orange où l’objectif était de réaliser des exercices de base. Après s’être qualifié au niveau départemental puis régional, elles ont donc concouru à Marcoussis, au centre national du rugby où elles ont terminé troisièmes. C’est encourageant et ça prouve la qualité du rugby féminin dans nos clubs du département. Il reste évidemment un travail d’information et de communication à effectuer, ce que nous essayons donc de faire au niveau des clubs, pour les filles comme pour les garçons.

La coupe du Monde masculine sera-t-elle une belle vitrine ?

Oui, d’autant plus qu’elle se déroule en France et que nous avons beaucoup d’ambitions et d’espoirs pour nos bleus. On a senti l’engouement monter petit à petit et ça va se poursuivre. Si on se dit qu’en 2007, la coupe du monde où l’on a terminé à la 4ème place a permis d’augmenter de 50% les effectifs dans les écoles de rugby, on se dit que les retours seront très importants en cas de victoire. J’ai demandé aux clubs de s’y préparer car si c’est le cas, il faudra être en capacité d’accueillir les enfants pour les fidéliser ensuite.

 

Un pronostic pour cette coupe du monde ?

Le chemin va être long et difficile mais nous pouvons espérer une victoire finale A condition bien sûr de sortir de la poule et surtout de franchir le cap des ¼ de finale où l’on risque de rencontrer l’une des meilleures équipes de la planète. En tout cas, on a du potentiel et on est chez nous donc on y croit.