Ornans devient un centre culturel national grâce au pôle Courbet

A l’occasion de la restauration et de l’ouverture au public de l’atelier de Gustave Courbet, le musée et le pôle Courbet ont organisé les 11 et 12 mars, un colloque international autour du peintre et de la notion d’atelier.

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A 32 ans, Benjamin Foudral, Docteur en Histoire de l'Art, fourmille d'idées pour développer le pôle Courbet ©YQ
« L’atelier sans fin »

L’objectif de ce colloque pluridisciplinaire organisé en partenariat avec l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) a permis de poser la question précise du rapport de Courbet à son dernier espace de travail et d’interroger la place essentielle qu’occupe la notion d’atelier dans sa trajectoire d’artiste. Au cours de ces deux journées, le cas Courbet a servi à mieux comprendre la question plus vaste de l’atelier d’artiste du XIXème siècle à l’époque actuelle.

L’atelier de Courbet et la maison Marguier
La restauration des murs de l’atelier de Gustave Courbet a nécessité de nombreux mois de travaux pour retrouver les peintures murales du peintre et les plafonds où volent les hirondelles ©YQ

Acquis en 2007 par le département du Doubs, le dernier atelier du maître de la peinture réaliste a conservé les espaces où le peintre a produit ses dernières œuvres majeures (dont l’Hallali du cerf exposé au musée des Beaux-Arts de Besançon). Au plafond de l’atelier, on trouve encore deux peintures murales sur un bandeau horizontal de 15 m² représentant deux paysages La Seine à Bougival et L’Escaut se jetant dans la mer.

Au cœur de la vallée de la Loue qui l’avait vue naître, Gustave Courbet avait voulu façonner son environnement dans des conditions idéales de création. Le site d’Ornans préfigure la maison-atelier de Claude Monet à Giverny.

La première table ronde des deux journées de colloque réunissait Victor Class de l’INHA, Benjamin Foudral Directeur du pôle Courbet, Ségolène Le Men de l’Université de Paris Nanterre et Barthélémy Jobert de la Sorbonne ©YQ

Autour de Benjamin Foudral, le jeune conservateur et directeur du pôle Courbet depuis 2020, universitaires, scientifiques des grands musées nationaux (Louvre et Orsay) ont échangé sur « les visions croisées » des ateliers d’artistes, sur « les représentations » et « les contrepoints » pour mieux faire comprendre l’évolution des ateliers depuis ceux du Louvre avant la Révolution à ceux de la seconde moitié du XIXème siècle où ils devenaient, au-delà d’un simple lieu de travail, un espace de réception du public, des critiques d’art et d’autres artistes…comme des opérations « marketing » pour faire connaître leurs œuvres et leur environnement.

Olivier Billot, vice-président du conseil départemental du Doubs, représentait Christine Bouquin à l’ouverture du colloque « l’atelier sans fin » à Ornans ©YQ

La capitale de la vallée de la Loue devient une destination prisée des amateurs d’art. Le musée Courbet, l’atelier du peintre, la ferme de Flagey ne sont plus de simples musées locaux. Ils rayonnent partout en France.

Yves Quemeneur