Pontarlier. Mémoire des Justes : des lycéens à la rencontre de témoins directs au Mémorial de la Shoah

En 2024-2025, 29 élèves du lycée professionnel Toussaint Louverture avaient réalisé un podcast et un panneau sur un couple de “Justes” à la Ferrière-sous-Jougne qui a sauvé quatre enfants juifs en 1944. Ces 22 et 23 septembre, ils ont pu rencontrer l’un des enfants cachés ainsi que la fille du couple à Paris, au Mémorial de la Shoah.

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élèves du lycée professionnel Toussaint Louverture
Les élèves ont profité de ce voyage à Paris pour se rendre au Panthéon ©DR

Quand ils ont démarré leur projet en septembre 2024, jamais ces élèves du lycée professionnel Toussaint Louverture à Pontarlier n’auraient imaginé rencontrer des témoins de l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, ces 22 et 23 septembre, ces lycéens en Terminale bac pro cuisine et services se sont rendu à Paris pour échanger avec Dominique Schneider, fille d’un couple de Justes, Charles et Lilian Schneider, et Joseph Tuchband, un des enfants juifs cachés par le couple à la Ferrière-sous-Jougne. Ces deux témoins, les lycéens les avaient déjà interviewés dans le cadre de ce projet inter-académique encadré par Assiba Hamadi, professeure de Lettres et d’Histoire et Valérie Liger, documentaliste. Un podcast et un panneau sur ce couple de “Justes parmi les Nations” avaient été réalisés par leurs soins, repérés par la rectrice de l’académie BFC

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« C’est important de transmettre la mémoire, parler tant que l’on sait »

Les rencontrer, après une visite du Mémorial de la Shoah, a apporté une autre dimension à leur travail. « On était encore plus proches, plus libres aussi. C’était plus spontané », explique Charles, suivi d’Olivier « C’est plus intéressant. On peut discuter autrement que ce que l’on voit en cours ». Joseph Tuchband a pu leur partager un nombre incalculable d’anecdotes sur son vécu. Dominique Schneider a apporté la médaille des Justes que ses parents ont reçue. « On a eu la chance de la tenir ». Les deux témoins, âgés aujourd’hui de plus de 80 ans, ont quelques fois débattu sur certains souvenirs qu’ils avaient de cette époque. « Les souvenirs peuvent évoluer avec le temps, disparaître ou être faussés. Ça nous montre que c’est important de transmettre la mémoire, parler tant que l’on sait, avant que ça disparaisse », souligne Sacha. Un statut de « passeur de mémoire » endossé par ces lycéens lors de la confection de leur podcast et panneau. Ce projet ne devrait pas s’arrêter là. Joseph Tuchband souhaite les voir de nouveau, cette fois-ci au lycée. Leur panneau devrait être affiché sur une route des mémoires franco-suisse, entre la Ferrière-sous-Jougne et Vallorbe ainsi qu’au lycée.

Un voyage parisien particulièrement intense

Le premier jour, les élèves ont donc rencontré Joseph Tuchband et Dominique Schneider, après une visite du Mémorial de la Shoah. Ils y ont repéré le nom de Clara Tuchband sur le mur des Déportés, ou reconnu Simone Veil sous son nom de jeune fille, Jacob. « C’était important de mettre des noms et prénoms à ceux pour qui on avait mis des chiffres. On leur rend leur humanité », témoigne Louanne. Les lycéens se sont ensuite arrêtés devant le mur des Justes, à l’extérieur du Mémorial. Le lendemain, une visite était prévue au Panthéon.