Pontarlier. Une conférence autour de la dette publique pour « renouer les habitants à la politique »

Ce vendredi 10 octobre, la Fédération du Doubs du Parti socialiste a organisé, avec Place Publique et CAP21, une soirée-débat autour du livre de Jean-Noël Vieille “Faut-il avoir peur de la dette publique ? Une question politique". L’auteur y déconstruit les discours politiques entendus dernièrement en France. Une cinquantaine de Pontissaliens ont répondu présent. Une conférence à but politique, les trois partis travaillant ensemble pour les municipales 2026.

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Gérard Guinot, secrétaire de section du Parti socialiste du Haut-Doubs ; Jean-Sébastien Leuba, premier secrétaire fédéral PS Doubs ; Jean-Noël Vieille, économiste, auteur d’un livre sur la dette publique ; et Amandine Rapenne, conseillère régionale
De g. à d. : Gérard Guinot, secrétaire de section du Parti socialiste du Haut-Doubs ; Jean-Sébastien Leuba, premier secrétaire fédéral PS Doubs ; Jean-Noël Vieille, économiste, auteur d’un livre sur la dette publique ; et Amandine Rapenne, conseillère régionale ©Cassandra Tempesta

« La dette publique de 3 300 milliards, qui paie ? Qui décide ? Ce que la dette change pour nous … ». C’est pour tenter de répondre à ces questions que la Fédération du Parti Socialiste du Doubs a organisé une conférence ce vendredi 10 octobre dans la salle Toussaint Louverture du théâtre Bernard Blier. Une soirée-débat animée par Jean-Noël Vieille, membre du PS et économiste, enseignant à Paris-Dauphine, ancien analyste financier et directeur de gestion, Amandine Rapenne, conseillère régionale et référente régionale du parti politique CAP21 et Gilles Vieille-Marchiset, professeur des universités et référent régional du parti Place Publique. 

Déconstruire les discours politiques menés ces dernières semaines

Jean-Noël Vieille, né à Arc-sous-Cicon, est l’auteur du livre Faut-il avoir peur de la dette publique ? Une question politique dans lequel il déconstruit les discours « anxiogènes produits ces dernières semaines autour de la dette ».  Une conférence qui visait à « éclairer sur les politiques menées par la peur, tout en revenant à plus de pragmatisme et à des chiffres », poursuit l’économiste. Plus de cinquante personnes étaient présentes. « On souhaite apporter de la transparence, expliquer comment on construit un budget, notamment au niveau régional et expliquer pourquoi il est faux de dire que les collectivités créent de la dette. Permettre aussi aux habitants de comprendre. On a un discours très alarmiste au niveau de l’État et le lendemain, on annonce l’inauguration d’un périscolaire par exemple. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on inaugure un nouveau bâtiment. On est sur une belle dynamique », détaille Amandine Rapenne.

L’échange a permis de distinguer la dette d’investissement, nécessaire pour financer écoles, mobilités ou équipements de santé, de la dette de fonctionnement, « et de rappeler que les collectivités locales, encadrées, ne peuvent s’endetter que pour des projets utiles ». Autre point clé abordé, la perte d’autonomie fiscale des collectivités « liée à la suppression progressive des ressources propres – taxe professionnelle, taxe d’habitation -. Cela les rend de plus en plus dépendantes des dotations de l’État, aujourd’hui en baisse, avec par exemple plus de 50M€ retirés à la région BFC en 2024, impactant directement les budgets alloués à la culture, au sport, aux associations et à l’économie sociale et solidaire ».

Une conférence en vue des élections municipales 

À travers cette soirée-débat, Jean-Noël Vieille souhaitait montrer en quoi « réfléchir sur la dette conduit aussi à s’interroger sur le type de société voulue ». Car derrière cette conférence, il y a une volonté politique assumée par le Parti Socialiste, Place Publique et CAP21 qui travaillent ensemble pour les élections municipales de 2026. « On souhaite renouer les habitants à la politique, leur dire venez vous investir. Il n’y a pas de petits efforts. Le changement peut venir de chacun et chacune. Jean-Noël fait des notes aux politiques. Dominique Potier (député socialiste région Grand Est, ndlr) était paysan et c’est lui qui a passé la loi climat et résilience », explique Jean-Sébastien Leuba, premier secrétaire fédéral PS Doubs et tête de liste « Besançon forte et solidaire ». 

Les trois formations politiques entendent poursuivre ces rencontres dans plusieurs villes du Doubs. « C’est important de s’investir dans le rural également. On va venir à Baume-les-Dames par exemple. Tout ne se passe pas à Besançon », poursuit Jean-Sébastien Leuba. « Vendredi, à Pontarlier, nous avons vécu un moment important : un débat apaisé, informé et constructif. Les habitants sont venus avec des questions, des inquiétudes, et sont repartis avec des réponses claires. C’est ça la politique que nous voulons porter : proche des gens, transparente et utile », conclut Amandine Rapenne.