Les esprits s’échauffent à deux mois du premier tour des élections présidentielles qui auront lieu le 10 avril.
Emmanuel Macron, comme tous ses prédécesseurs de la Vème République, attend le dernier moment pour officialiser une candidature dont nul ne doute. Depuis le Général de Gaulle en 1965, tous les présidents sortants (à l’exception de Georges Pompidou décédé pendant son mandat et de François Hollande qui ne se représentait pas), ils ont tous profité le plus longtemps possible de leur statut de président sortant pour vanter leur bilan.
L’exemple du plan d’Emmanuel Macron « France 2030 » présenté en octobre dernier est significatif. S’agit-il du « troisième étage de la fusée » dans la relance post-Covid ou d’annonces programmatiques pour les cinq ans à venir ? Le Conseil constitutionnel et la Commission nationale de contrôle des comptes de campagne seront probablement amenés à y répondre.
Plus localement, la visite à Besançon le 4 février d’Amélie de Montchalin Ministre de la Transformation et de la fonction publique, ressemblait fort au « service après-vente » du Président- futur candidat : inauguration du Pôle Viotte pour illustrer son attachement au service public, visite chez R.Bourgeois pour l’importance donnée à la réindustrialisation de la France et passage dans une ferme de Saint-Vit pour ne pas oublier le monde agricole.
De son côté, le 1er février, le Préfet du Doubs Jean-François Colombet, avait appuyé son propos sur la sécurité devant les habitants de Planoise « Depuis 5 ans, l’Etat a augmenté les effectifs de police de 40% à Besançon ».
L’avenir des institutions européennes, la crise en Europe centrale, la sécurité intérieure, le pouvoir d’achat des français et le poids de la dépense publique et de l’endettement mériteraient des débats ouverts entre le président sortant et tous les autres compétiteurs. En retardant la confrontation, Emmanuel Macron reste sur une ligne de crête délicate entre l’illusion d’un candidat-président et d’un président-pas-encore-candidat.
Yves Quemeneur