Bien que les débats nationaux sur le budget de l’État ne soient pas achevés, l’exécutif régional devait se baser sur les seuls éléments connus (le PLF initial 2026 déposé par le gouvernement Lecornu II). « Les collectivités locales sont incitées à faire un effort considérable pour réduire la dette publique de la France. En Bourgogne Franche-Comté, est ainsi une perte de recettes de 55 millions d’euros qui a été prise en compte dans la préparation du budget ».
« Un budget rigoureux sans être un budget de rigueur »
Pour Jérôme Durain, c’était son premier exercice budgétaire, une sorte d’examen de passage pour celui qui a succédé à Marie-Guite Dufay le 5 septembre dernier.
Une forte ambition au service des politiques publiques et des territoires
Jérôme Durain affirme ainsi « conserver pleinement ses capacités d’action ». Le budget intègre donc une volonté de garantir les services publics de la compétence régionale : assurer un haut niveau de dessertes pour les mobilités, notamment TER et transport scolaire, maintenir le bon fonctionnement des lycées, marquer une forte ambition dans la formation des demandeurs d’emploi.
Accompagner le développement économique régional
La région entend poursuivre les soutiens indispensables au secteur automobile et la structuration des filières hydrogène et biothérapie. Le budget primitif intègre également la dynamique d’attractivité des territoires pour répondre aux enjeux démographiques, le soutien au monde agricole en accompagnant le renouvellement des générations et la transition des exploitations vers la création de valeur ajoutée.
Pour Jérôme Durain, « la culture, le sport et la vie associative ne sont pas des variables d’ajustement budgétaires. Dans des perspectives contraintes, les crédits consacrés à la culture seront sanctuarisés en 2026 ».
Enfin, ce budget entend refléter les engagements de Jérôme Durain pris le 5 septembre dernier lors de son discours d’installation.
« Sur la sécurité, le budget 2026 intègre des crédits sur la politique lycée pour porter des investissements spécifiques et accompagner la démarche de lutte contre les addictions des élèves ».
La Région affirmera son rôle moteur dans la construction « d’un récit positif de la région autour de la réussite de ses entreprises, de ses agriculteurs, de ses territoires et de ses habitants ».
80% du Budget pour les politiques publiques
Dans le détail, le Budget prévoir 40 millions d’euros (M€) pour l’économie et l’emploi, 117 M€ pour la formation des demandeurs d’emploi et les transitions professionnelles, 61,2 M€ pour les formations sanitaires et sociales, 15,3 M€ pour l’apprentissage, 7 M€ pour l’orientation et 37 M€ pour l’enseignement supérieur et la recherche. L’éducation engage 207,6 M€ pour les lycées (patrimoine, fonctionnement, numérique).
Sur les transitions écologiques et numériques, la Région va engager en 2026 près de 22,7 M€ pour la transition énergétique, 8,7 M€ pour la biodiversité et la politique de l’eau, 1,2 M € pour l’éducation à l’environnement, 3,4 M€ pour l’économie circulaire, 4,2 M€ dans la filière forêt-bois, et 15,6 M€ dans le numérique.
Côté mobilités et infrastructures, 789,1 M€ seront consacrés à des transports durables et performants, 43,8 M€ sont fléchés vers l’aménagement du territoire, 33,5 M€ orientés vers la culture et le patrimoine, 9,2 M€ pour le sport, 2,4 M€ pour la vie associative, 1,2 M€ pour la jeunesse et 0,5 M€ pour la santé et l’alimentation. Plus de 80 M€ sont consacrés aux coopérations, à la solidarité internationales et la gestion des fonds européens.
Le régime « au pain sec » n’est pas du goût de tous
Bien qu’il s’en défende, le budget 2026 de Jérôme Durain est un budget de rigueur pour les oppositions régionales. Elles l’ont fait savoir, chacune apportant des solutions différentes. Et le tout récent vote du budget de la Sécurité sociale a même créé une légère animosité y compris au sein de la majorité régionale.
L’opposition s’est opposée, jouant son rôle. « Vous jouez depuis 10 ans le rôle de la cigale plutôt que celui de la fourmi » a argumenté Jean-Marie Sermier pour le Groupe de la Droite et du Centre. Pour Julien Odoul (RN) « ce sont des taxes nouvelles au pied du sapin pour les habitants de la région ». Au final, et sans surprise, le budget primitif 2026 a été voté par 56 voix pour et 44 voix contre. En fonction du vote…ou non…du PLF 2026, la copie régionale risque bien d’être remise en cause rapidement.
Yves Quemeneur
