
Le maire de Saône ne cache pas son ambition. À la tête de la seconde commune du Grand Besançon derrière Saint Vit, Saône veut être la « capitale du Plateau », l’entrée sud naturelle de l’agglomération bisontine. Dans « Saône Actu » du mois de janvier 2023, Benoît Vuillemin développe son projet de mobilités et surtout celui de la RN57.
« L’envolée des prix de l’énergie nous rappelle à quel point la mobilité est un enjeu crucial pour l’avenir », analyse le maire de Saône imaginant un pôle multimodal intégrant parkings, aire de covoiturage, arrêts de bus et parc à vélos autour de la gare de Saône. « Il faut penser une politique de mobilité cohérente et durable ».
« Il y a urgence à équiper le territoire comtois d’infrastructures routières et ferroviaires »
Benoît Vuillemin a récemment échangé avec Clément Beaune, le ministre chargé des transports. Il veut « pousser le feu » de la réalisation du tronçon Micropolis-Beurre de la RN57, piquant au passage certains maires du Haut-Doubs : « les habitants et entreprises de Morteau ou de Pontarlier vont profiter de cette nouvelle infrastructure routière. Pourtant, ils ne contribuent pas à son financement ».
Pour le maire de Saône, la ligne des Horlogers et la RN57 sont deux axes structurants indispensables au développement économique de la Franche-Comté. Sinon, la relation entre la France et la Suisse se fera par le Nord (Bâle) ou le Sud (Genève). Les axes Besançon-Lausanne et Besançon-Neuchâtel deviendront des territoires oubliés.
Dans sa rencontre avec le ministre des Transports, Benoît Vuillemin a également mis en avant le grand écart entre les investissements suisses et français. « Entre Lausanne et Vallorbe, la confédération a fait le job. Entre Neuchâtel et le Locle, la CFF, la confédération et le canton de Neuchâtel vont investir 1 milliard de francs suisses dans la construction d’un RER avec des cadencements d’un quart d’heure ». 15 minutes entre Neuchâtel et la Chaux-de-Fonds alors que le col des Roches reste un goulet d’étranglement côté français. Le maire de Saône s’irrite de l’incapacité des pouvoirs publics français (Etat et Région) à investir pour l’avenir industriel et touristique du Haut-Doubs.