Rubrique. Comme un Lundi : Admiration

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J’admire ceux qui savent.

Ceux qui sont certains quand un président a raison ou tort. J’admire ceux qui sont convaincus que réarmer la France et l’Europe est une connerie, ou au contraire, que Poutine et Trump sont des menaces latentes.

J’admire ceux qui pensent qu’une grande puissance militaire ne peut pas subir la folie des dictateurs de l’Est et de l’Ouest. Ceux pour qui il est évident de faire des réserves de boîtes de petits pois et d’eau, ou non pas la peine.

J’admire ceux qui sont persuadés que les démocraties mondiales ne sont pas en danger, j’admire ceux qui connaissent tout de la psychologie des autocrates, des phallocrates, des misogynes, des cons, des électeurs des extrêmes, ceux qui connaissent les tenants et les aboutissants de la politique mondiale de leur canap, de la guerre actuelle en Ukraine devant CNews, de la future position de la Chine et de l’Iran en pensant à leur prochain voyage au soleil. J’admire ceux qui anticipent, qui prophétisent, qui prédisent, qui disent.

Ceux qui ont un avis sur tout avec une abnégation sans faille sans jamais avoir besoin de prendre des décisions qui mettent en jeu la vie et la liberté de millions de personnes.

J’admire cette détermination à insulter ceux qui ne pensent pas pareil, ou qui doutent simplement, qui posent des questions sans agressivité. J’admire ceux qui sont certains que les choses doivent se passer comme ça, pas comme ci, non mais ça va pas non ! J’admire ceux qui répètent sans arguments leur haine et leur colère. J’admire ceux qui connaissent les conséquences. J’admire les prudents et les inquiets, moi j’ai mes idées, elles vont toujours dans le sens de la paix, de l’empathie, de la non-violence, sans recherche du pouvoir, moi je suis certaine de rien, m’a dit ma voisine, à part que dans ce monde désormais, la vérité est une opinion.