L’invitée de la rédaction. Stef Barbot, présidente de l’association Nouvel Esprit

Fervente défenseuse du droit à la différence, la présidente de cette association bisontine fait le point sur la situation actuelle et les attentes qui sont les siennes en amont de la grande marche des fiertés à Besançon le 17 mai.

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Stef Barbot

Nouvel Esprit est une association LGBTQIA+ mais qui est représenté par cet acronyme ?

L’acronyme LGBTQIA+ représente un éventail diversifié d’identités et d’orientations sexuelles qui vont au-delà des catégories traditionnelles. En le comprenant bien, on réalise qu’il ne s’agit pas simplement d’une liste de lettres, mais d’un symbole puissant pour la reconnaissance et l’acceptation des divers aspects de l’identité humaine. L’utilisation de LGBTQIA+ reflète un engagement envers la visibilité et l’inclusion des personnes qui ne se conforment pas aux normes sexuelles et de genre.

Est-ce plus simple de militer aujourd’hui, dans une société qui semble évoluer ?

Ça n’a jamais été facile et encore aujourd’hui, être une personne qui fait des choix différents de la majorité n’est pas évident. Nous avons reçu encore dernièrement un jeune qui est en plein questionnement et qui n’ose pas en parler à ses parents. Toutes les barrières ne sont pas levées.

Pourtant au niveau du droit, l’évolution est bien réelle ?

Les droits oui mais dans les faits… on le voit partout dans le monde où les partis d’extrême-droite arrivent au pouvoir. Russie, Hongrie, Italie et maintenant Etats-Unis. Là, la haine de la différence est totalement décomplexée. On a aussi des alertes qui interrogent en France, à Besançon même il y a quelques année avec une série d’agressions homophobes d’une grande violence au Parc Micaud et encore récemment un guet-apens mis en place via une application de rencontres. Ce type de faits divers dont sont victimes les personnes LGBTQIA+ est devenu récurrent, on en dénombre dans le pays un tous les trois jours.

Quel rôle jouez-vous pour les personnes LGBTQIA+ ?

Nous sommes là pour les accueillir, les écouter et les conseiller. Nous mettons en place des groupes de paroles par exemple pour les personnes qui sont en questionnement, celles qui sont en transition. C’est convivial, l’objectif est de ne plus se sentir seul. On propose aussi des rendez-vous individuels et des intervenants spécifiques pour les migrants obligés de fuir leur pays car leurs différences les mettaient en danger.

Quelles sont vos revendications ?

D’abord conserver les droits acquis jusqu’à présent. Rien n’est jamais certain, surtout dans le climat politique qu’on connait aujourd’hui. Mariage pour tous, adoption, procréation médicalement assistée… beaucoup de sujets restent clivants et sont régulièrement attaqués par des opposants. Or ce sont des droits qui souvent comme le Pacs par exemple ne concernent pas que les minorités. Donc ce combat doit être celui de tout le monde. Nous souhaitons aussi que la France prenne en charge les mineurs trans, ce que certains veulent à tout prix interdire. C’est un manque d’empathie et il faut comprendre que plus tôt cette situation est prise en compte, mieux c’est.

Quel est le programme à venir dans les prochaines semaines alors que le 17 mai est le journée mondiale contre les LGBT-phobies ?

Le 13 mai, ce sera une soirée film, Trois kilomètres jusqu‘à la fin du monde, suivi d’un débat au Petit kursaal. Il y aura aussi une expositions des photographies de Marie Docher intitulée « Et l’amour aussi », du 15 mai au 15 juin, à l’intérieur de la Galerie de l’Ancienne Poste située dans la Grande Rue. Le vendredi 16 mai à 18 h Hôtel de Ville, Gérard Koskovich, historien, fondateur du centre d’archives LGBT de San Francisco, proposera une conférence. Et enfin, le samedi 17 mai, notre Village associatif sera en place de 13 h à 23 h à Chamars avec en point d’orgue la marche militante à 14 h suivie d’animations, concerts et performances artistiques.

Chaque lettre dans LGBTQIA+ représente une identité ou une orientation particulière :
L pour Lesbienne

G pour Gay

B pour Bisexuel

T pour Transgenre

Q pour Queer

I pour Intersexe

A pour Asexuel ou Aromantique

+ pour inclure des personnes avec des identités de genre et des orientations sexuelles non mentionnées explicitement dans l’acronyme.